Après 76 ans d'existence, l'entreprise dijonnaise Les cycles Lapierre pourrait devenir américaine. Rachetée par le groupe néerlandais Accell en 1996, elle fait l'objet d'une OPA du fonds d'investissement KKR.
Un des fleurons du tissu économique dijonnais s'apprête-t-il à passer sous pavillon américain ?
Les Cycles Lapierre, fondé en 1946, font partie du groupe néerlandais Accell depuis 1996. Cette entreprise fait actuellement l'objet d'une offre publique d'achat amicale par le fonds d'investissement américain KKR qui en était déjà actionnaire. Pour l'actuel directeur des Cycles Lapierre, Thierry Cornec, c'est une bonne nouvelle :
"Au lieu d'être soumis à la volatilité de la bourse, on fera partie d'un capital d'investissement privé qui va nous donner des capacités d'investissement plus importantes pour l'avenir."
Le fonds d'investissement KKR est un fonds qui investit dans les "entreprises qui se développent sur un marché très concurrentiel". A l'issue de l'OPA, au mois de juin 2022, le fonds devrait avoir racheté toutes les parts du groupe de cycles Accell, la maison-mère des Cycles Lapierre à une valeur de 58 euros, c'est-à-dire avec une prime de 26% par rapport au cours de janvier 2022.
Rester Leader
Spécialisée dans les vélos haut de gamme, facturés entre 600 et 10 000 euros, Les Cycles Lapierre sont toujours à l'affût de nouveaux investisseurs. L'entreprise lance régulièrement de nouveaux modèles.
Le futur investisseur a validé notre stratégie.
Thierry Cornec, directeur général de l'entreprise dijonnaise Les Cycles Lapierre
Outre leurs modèles destinés aux sportifs professionnels, Lapierre a développé un VTT pliable de voyage dès 2006 et des VTT à assistance électrique dès 2013. Ce sont des segments de marché où la demande est très forte et qui intéressent beaucoup KKR, comme l'explique Thierry Cornec :
"Le vélo se développe beaucoup. Pour rester leader du vélo électrique en Europe, le groupe Accell a besoin d'investissements plus forts."
Un ancrage dijonnais
L'entreprise Les Cycles Lapierre produit 100 000 vélos par an dont 25% environ à Dijon. Le reste est assemblé dans des usines en Europe (Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Turquie). Le site de production côte-d'orien emploie 120 salariés.
Avec un dizaine de recrutement par an, l'entreprise de cycles poursuit son développement économique.
Parmi les projets annoncés, la sortie officielle d'un nouveau VTT et le partenariat renouvelé avec Groupama depuis 2018, sur les Grands Tours et notamment le Tour de France au mois de juillet avec Thibaut Pinot.
Des délais allongés
D'une très haute technicité, les vélos Lapierre demandent l'assemblage d'une centaine de pièces différentes. Cela peut prendre plus d'une heure pour les modèles très techniques et les plus chers.
Entre l'augmentation de la demande (+20% en 2020) et l'allongement des délais de livraison en raison de la crise du Covid, certains vélos peuvent demander entre 3 et 6 mois d'attente. C'est la rançon du succès.