Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées ce vendredi 18 octobre devant le Conseil régional à Dijon, en soutien à la femme voilée prise à partie par un élu du RN. Les manifestants ont pu rencontrer Marie-Guite Dufay, présidente de région, pour lui faire part de leur colère.
Un rassemblement citoyen s'est tenu ce vendredi 18 octobre à Dijon, devant le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, une semaine après la polémique déclenchée par un élu du RN demandant à une femme dans le public de retirer son voile. Plus d'une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en début d'après-midi.
La présidente du Conseil régional, Marie-Guite Dufay, a été interpellée par les participants avant d'entrer en commission permanente qui se tenait à huis-clos, avec notamment Julien Odoul, le président du groupe régional RN à l'origine de la polémique.
Les participants apportent leur soutien à la femme voilée
Les participants étaient venus apporter leur soutien à "une mère qui s'est vue humiliée, traitée comme une moins que rien (...) devant son propre enfant et les enfants qu'elle accompagnait", a lancé Hakim Louahi, l'un des organisateurs, à Mme Dufay, dénonçant "l'auteur d'une agression abjecte".
Si "on peut nous demander de retirer notre voile" dans certains lieux comme les préfectures, "ça se passe généralement très bien", mais la mère prise à partie "était dans son droit", a témoigné Anissa, 33 ans, elle-même voilée.
"M. Odoul s'est livré à des propos condamnables, c'est pour cela que je le signale au procureur", a notamment répondu Mme Dufay, qui avait déjà annoncé dimanche dans un communiqué son intention d'alerter la justice, n'excluant pas de porter plainte. "Cette dame avait la loi pour elle", a-t-elle encore reconnu, avant d'entrer dans le bâtiment.
Le parquet de Dijon a indiqué vendredi avoir reçu une "plainte pour violences aggravées" de la part de l'avocate de la femme voilée prise à partie, mais n'avait pas encore reçu de courrier du Conseil régional. Julien Odoul a aussi annoncé vendredi le dépôt d'une plainte contre un internaute qui avait appelé sur Twitter à "toutes celles et ceux qui vivent dans sa circonscription et sont révoltés" à "lui rendre visite à sa permanence".
Voyez ce reportage de Christophe Tarrisse, Maeva Damoy et Dalila Iberrakène