600 personnes manifestent depuis le début d'après-midi à Dijon, 250 à Nevers, 250 à Auxerre, 150 à Mâcon. Les enseignants, directeurs d'écoles et personnels de l'Education Nationale de Bourgogne demandent des comptes au ministre Jean-Michel Blanquer dans la gestion de la crise sanitaire.
A midi, les chiffres annoncés par le ministère de l'Education nationale (31% du personnel en grève) et par les organisations syndicales (68,5%) laissaient peu de doutes quant à l'ampleur du mouvement de mobilisation de ce jeudi 13 janvier 2022.
38,4% de grévistes dans les écoles primaires et 23,7% dans les collèges et lycées à midi, selon le rectorat
En Bourgogne, où les chiffres communiqués à midi par le rectorat de l'académie de Dijon sont légèrement en-dessous de la moyenne nationale (38,4% de grévistes dans les écoles primaires et 23,7% dans les collèges et lycées à midi, selon le rectorat), le rapport de force est aussi engagé avec le ministère.
A Dijon, environ 600 personnes manifestaient devant le rectorat en début d'après-midi. Ils étaient 250 à Nevers ainsi qu'à Auxerre. 150 devant la Cité administrative de Mâcon.
A l'origine de cette grève, les multiples changements concernant les protocoles sanitaires dans les établissements pour contrer la déferlante du variant omicron et le manque de moyens en remplaçants.
Devant cette situation, c'est une intersyndicale historique d'enseignants qui appelle à la mobilisation pour dénoncer "une pagaille indescriptible" dans les établissements scolaires. Le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire demande le déploiement des tests salivaires dans les écoles, la redistribution de masques et d'autotests aux enseignants et un retour à la règle du 1 cas positif = une fermeture de classe.
Pour Fabian Clément, porte-parole du SNES-FSU dans l'Académie de Dijon, l'actuel protocole est "totalement illisible. On en est au 50ème en 20 mois". Selon son syndicat, les écoles, les collèges et les lycées sont clairement des lieux où circule le covid. Avec l'introduction du contrôle de positivité à 3 autotests, les élèves peuvent venir en étant contaminés, ce qui pose problème pour les enseignants. Le SNES-FSU souhaite la mise en place d'un protocole qui protège vraiment et qui fasse de l'école un lieu de sécurité sanitaire.
"Cela fait deux ans que l'on alerte et qu'on demande au ministère de recruter. Cela fait deux ans qu'il n'agissent pas."
Le manque de remplaçants pour compenser l'absence des enseignants contaminés ou cas contacts et éviter des fermetures de classes fait aussi partie des préoccupations du moment. Comme l'exprime Bénédicte Foulet, du Snuipp-FSU21 et directrice d'école, "cela fait deux ans que l'on alerte et qu'on demande au ministère de recruter. Cela fait deux ans qu'il n'agissent pas." Devant les difficultés du rectorat à trouver des remplaçants de dernière minute, elle s'indigne face à ce qu'elle considère comme de l'impréparation de sa tutelle académique "Pourquoi n’y a-t-il pas eu des ouvertures de postes aux concours ou des recrutements en prévision de la rentrée ?"
Les organisations syndicales doivent se réunir demain soir à Paris en assemblée générale pour décider des suites à donner au mouvement. Mouvement auquel la FCPE apporte son soutien sur bon nombre de points (test salivaires, capteurs de co2, masques FFP2, augmentation des effectifs de remplacement..) et dont la date pourrait être le 22 janvier 2022, comme le suggère le SNES-FSU de Saône-et-Loire. En attendant, un appel à la grève plus large est lancé le 27 janvier prochain dans tout le service public.