Trois statuettes préhispaniques appartenant à la collection privée de Max-Pol Fouchet ont été restituées au gouvernement du Mexique. Blanca Jiménez Cisneros, l'ambassadrice mexicaine en France, a fait le déplacement à Vézelay pour l'événement.
L'écrivain-voyageur Max-Pol Fouchet, figure historique de Vézelay décédé en 1980, possédait une belle collection d'objets d'art acquise lors de ses nombreux voyages. Mais pour trois d'entre eux, c'est aujourd'hui le retour sur leur terre d'origine. Blanca Jiménez Cisneros, ambassadrice du Mexique en France, a fait le déplacement dans l'Yonne pour récupérer ces trois statuettes datant de l'ère préhispanique. Pour elle, "ce geste a beaucoup d’intérêt car c’est quelque chose qui est lié à notre vie, à notre histoire. Quand on emporte une œuvre en dehors du lieu où elle est née, on perd un peu de notre histoire, le rapport avec nos anciennes cultures. Ces pièces sont rares."
Pour nous ce retour a une signification, toutes ces pièces sont liées à notre histoire et notre culture.
Blanca Jiménez Cisneros, ambassadrice du Mexique en France
Cette restitution, quarante-trois ans après la mort de Max-Pol Fouchet, est un geste important pour sa fille Marianne. Elle partage l'amour de son père pour le Mexique et se félicite de la démarche du gouvernement de se réapproprier ses biens culturels. "Ces objets sont plus que des antiquités, c’est la culture et la vie du peuple du Mexique". Des projets d'autres collaborations sont envisagées en écho avec ce retour des statuettes dans leur pays d’origine.
Le Mexique a fait du retour de ses biens culturels une vraie bataille
Depuis quelques années, le Mexique a décidé de récupérer le patrimoine historique trouvé dans des collections privées du monde entier. Il rencontre de nombreux obstacles pour récupérer les pièces en France en raison de sa législation. La législation mexicaine indique que les objets d'anciennes cultures découverts sur son territoire appartiennent à la nation. Mais cette quête de réappropriation est difficile à mettre en oeuvre lorsque que ces objets ont quitté le pays, de manière légale ou illégale. Ce n’est pourtant pas le seul pays concerné par le problème, ni même le plus touché.
Que dit la loi française?
En France, Il n’existe aucun texte légal de droit qui encadre la restitution des biens. Chaque restitution se fait au cas par cas. Le président de la République, Emmanuel Macron, dans son discours du 28 novembre 2017 à Ouagadougou, a affirmé la volonté de la France de s’engager vers une restitution des œuvres africaines aux pays africains. Le processus, désormais doté d’un cadre légal, concerne uniquement le Bénin et le Sénégal.