Le maire d'Auxerre, Crescent Marault (LR) a été condamné mardi 14 décembre à 8 mois d’emprisonnement avec sursis, un an d’inéligibilité assortie d'un sursis simple et de 10.000 € d’amende pour "prise illégale d’intérêt" dans un marché public concernant l’aménagement d’une médiathèque.
L'élu avait reconnu le délit au moment où il était encore maire de Saint-Georges-sur-Baulche, concernant un marché public sur l’aménagement d’une médiathèque. Il a fait savoir, par la voix de son avocat, qu'il resterait aux manettes de la Ville.
"J'en accepte le principe"
La condamnation du maire d'Auxerre a été prononcée mardi soir 14 décembre par le tribunal de Sens (l'enquête y avait été dépaysée).
Dans un communiqué, Crescent Marault admet : "bien que conséquente, j'en accepte le principe (de cette condamnation, ndlr) d'autant qu'il ne peut m'être reproché le moindre enrichissement personnel dans ce dossier"
Le maire voit aussi une fin à la procédure et se qualifie "de justiciable ordinaire" : "cette décision met un terme à la procédure engagée à mon endroit et illustre combien les élus sont des justiciables ordinaires, semblables à tout un chacun", ajoute le maire.
La condamnation à de l'inéligibilité étant assortie de sursis, M. Marault souhaite rester dans ses fonctions de maire d'Auxerre (34.000 habitants).
Reconnaissance préalable de culpabilité
M.Marault avait comparu dans le cadre d'une reconnaissance préalable de culpabilité, une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur d'une infraction (on parle aussi de procédure de plaider-coupable).
Alors maire de Saint-Georges-sur-Baulche, une commune d'un peu plus de 3.000 habitants près d'Auxerre, l'entreprise de M. Marault, Equip'Buro, avait obtenu en mars 2018 le marché de l'ameublement de la médiathèque, d'une valeur de 55.000 euros, après le forfait d'une autre société.
Cette procédure contrevenait à la loi, qui stipule qu'un maire ne peut répondre à un appel d'offres.