Les températures sont douces en ce moment et il n'a quasiment pas plu depuis un mois en Bourgogne. Conséquence : le niveau des nappes phréatiques est anormalement bas, de quoi alerter les professionnels.
Pascal Chadoeuf a planté ses oignons la semaine dernière. Dans ses champs, il n'y a pas eu une goutte d'eau depuis un mois, mais avec le gel, le sol est pour l'instant suffisamment humide. "Cela a rendu les terres accessibles et on a pu faire les travaux dans de très bonnes conditions", ajoute cet agriculteur de Fauverney, en Côte-d'Or.
"25-30 mm de pluie suffiraient pour 15 jours"
En revanche, s'il ne pleut pas rapidement, la situation pourrait devenir plus compliquée. "Aujourd'hui le manque de pluie commence à se faire ressentir. Les températures redeviennent positives, la nature va vouloir repartir et l’eau relancerait l’état végétatif des plantes."
Pour l'agriculteur, les nappes phréatiques sont dans un état inquiétant. "Il faut des quantités importantes si on veut finir de les remplir. Aujourd'hui concernant l'état des cultures, 25-30mm de pluie suffiraient largement pour une quinzaine de jours", pense-t-il.
Cependant, Pascal Chandoeuf ne s'inquiète pas pour ses cultures. "Dans l’immédiat, la réserve, même si elle est superficielle, est suffisante. Avec tout ce qui a été semé, que ce soit des oignons ou les orges de printemps, l’humidité actuelle du sol permettra la germination des cultures." Et selon lui, il est encore trop tôt pour se prononcer. "Nous ne sommes qu'à mi-février. Les journées sont encore courtes et les températures pas très élevées."
Vers un été 2023 record ?
Si cela suffit pour les agriculteurs, il faudra en revanche beaucoup plus de pluie pour remplir les nappes phréatiques. Leur niveau en Bourgogne, comme partout ailleurs, est jugé préoccupant. "Les 3/4 des nappes de nos réserves en eau sont sous la normale.", alerte Marillys Macé, directrice du Centre d'information sur l'eau.
On était en bien meilleure posture sur la même période de l’an passé et pourtant, on a connu une sècheresse.
Marillys MacéDirectrice du Centre d'information sur l'eau
Un manque d'eau et des températures au-dessus des normales de saison... mais la situation de cet hiver n'est pourtant pas exceptionnelle selon Météo France. "La douceur de cet hiver est associée à une situation météorologique classique, on l'a déjà eue dans le passé et on l'aura dans le futur", assure Gabriel Chamoulaud, météorologiste conseil.
Si les Bourguignons ont connu un hiver relativement doux, l'été devrait être encore plus chaud qu'en 2022. "Autour du nouvel an, on a un flux du sud-ouest anticyclonique très puissant, et en été comme en hiver, on associe ça à des températures relativement élevées. On va atteindre des niveaux record, encore plus que l’an passé", estime-t-il.
Dans l'immédiat, le temps devrait changer dès le milieu de semaine prochaine, avec des températures plus basses et plus d'humidité.