Mercredi 1er décembre, le groupe Michelin annonce la suppression de 614 postes en France en 2022, pour la deuxième année de son "plan de simplification et de compétitivité". Le site de Blanzy (Saône-et-Loire) serait peu impacté par les suppressions de poste.
Ces suppressions de poste sont dans la continuité du plan "Simply 2022", ou "plan de simplification et de compétitivité", qui est une vaste consultation à l'échelle du groupe pour simplifier et rationaliser l'organisation.
A Blanzy, des suppressions et des recrutements
A Blanzy, 1150 employés travaillent sur le site pour fabriquer les pneus pour le génie civil (tractopelles, grues portuaires...) et militaire, ainsi que des mélanges de gommes pour les autres usines du groupe (produits semi-finis). Environ 100 000 pneus sortent chaque année de l'usine. Le site ne produit pas les pneus pour véhicules de tourisme.
Le site de Blanzy en Saône-et-Loire est concerné par ce plan de suppressions de postes, mais "dans une moindre mesure", selon Jean-Alexis Dionnet, délégué syndical Sud.
Le plan "Simply 2022" s'inscrit dans un accord de RCC (rupture conventionnelle collective), "mais ils ont du mal à arriver à leurs objectifs" commente M.Dionnet. Le groupe souhaite en effet atteindre au niveau national 2300 départs d'ici fin 2023, répartis en 1200 emplois sur le tertiaire et 1100 en industrie.
Le syndicaliste précise qu'"à Blanzy, nous allons avoir des suppressions de poste concernant des opérateurs sur des machines obsolètes, et nous allons recruter sur de nouvelles machines. Le service de la gestion des déchets industriels va aussi être externalisé. Il se peut qu'à l'issue du plan, on soit gagnants en nombre de postes"
Le décompte des mouvements de poste prévus a été présenté aux élus du CSE la semaine dernière :
- 30 suppressions de poste
- 16 pré-retraites
- 4 mobilités externes
- 30 mobilités internes (changement de poste)
- 33 recrutements prévus
- 17 créations de poste
Le syndicaliste conclut qu'il y a de l'activité à l'usine de Blanzy, et "que le site est bien placé".
Des suppressions de poste au Siège à Clermont-Ferrand
Les suppressions prévues concernent principalement les sites du siège social à Clermont-Ferrand, avec 469 postes, dont 419 dans le secteur tertiaire et 50 dans l'industrie, selon une note transmise aux syndicats avant une réunion du comité social et économique, mercredi et jeudi.
Les sites de Troyes, Le Puy, Cholet, Vannes et Bourges sont également concernés, dans une moindre mesure.
Parmi ces suppressions de postes, Michelin table sur 339 départs en retraite et 193 "places ouvertes" à la mobilité externe.
La création de 322 postes est prévue parallèlement en 2022.
Fin mars, le groupe Michelin avait confirmé la suppression de 531 postes en 2021 pour la première année du plan, en prônant la "co-construction" avec les salariés.
Le directeur du personnel pour Michelin France, Pierre-Alexandre Anstett, annonce, au sujet des 2300 suppressions d'emplois : "ce n'est pas un objectif à atteindre mais un plafond. Le véritable objectif, c'est d'installer la co-construction comme une pratique naturelle, et en aucun cas d'atteindre je ne sais quel objectif après l'élection présidentielle", a assuré M. Anstett, en répétant que Michelin n'avait "aujourd'hui" aucun projet, "a priori", de fermeture de site.
Les syndicats demeurent inquiets par rapport à cette annonce. Pour Jérôme Lorton, délégué central du syndicat Sud :"nous sommes loin des 2.300 postes prévus. Tant mieux, mais est-ce qu'après l'élection présidentielle, on ne va pas accélérer certains projets ? Est-ce que Michelin va prolonger son plan en 2024, 2025 voire 2026 ? "
"Nous restons prudents et vigilants sur la façon dont ce plan est détaillé et sur l'engagement de l'entreprise quant au volontariat", a ajouté José Tarantini, délégué syndical central pour la CFE-CGC.
Quant à Laurent Bador de la CFDT, il s'est dit "plutôt surpris par ces chiffres" : "c'est dommage qu'une grande entreprise comme Michelin ne puisse pas communiquer sur un chiffre clair en amont. Est-ce qu'on va atteindre les 2.300 ? C'est une question qui se pose".
Le manufacturier compte 123.000 salariés dans le monde.