Le soir du samedi 13 octobre, c'est la 10ème édition du "Jour de la Nuit" : un événement pour se passer de l'éclairage public, et regarder les étoiles, tout en cherchant à préserver la biodiversité nocturne.
Depuis 10 ans, une nuit pour pouvoir regarder les étoilesCet évènement permet, depuis plus de 10 ans, de rassembler une multitude d’acteurs (collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens) pour organiser des manifestations et animations dans les territoires, pour sensibiliser le grand public et les collectivités territoriales aux conséquences de la pollution lumineuse.
Les années passées, le Jour de la Nuit a été réalisé en partenariat avec un collectif d’une vingtaine d'associations.
En moyenne chaque année, 500 manifestations ont été organisées en France grâce à la mobilisation de plus de 300 collectivités et 200 organisations.
Partout en France, et en Bourgogne, des animations autour de la biodiversité, comme par exemple à Aligny-en-Morvan, une découverte des chauve-souris et de leur monde nocturne (Horaires : 19:30 - 21:30, adresse : Salle des fêtes 58230 Alligny-en-Morvan / Contact : Lisa Leprêtre, courriel : shna.lisa@orange.fr, Téléphone : 0386787944)
ou encore une sortie nocturne au Parc Naturel du Morvan avec observation astronomique Maison du Parc naturel régional du Morvan 58230 Saint-Brisson, inscription obligatoire, Contact : Colombe Baucour, courriel : colombe.abucour@parcdumorvan.org, téléphone : 03 86 78 79 42
Et bien sûr, des communes partenaires, qui couperont l'éclairage public, pour faire prendre conscience de l'impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité nocturne.
La carte interactive est sur le site de l'évènement : https://www.jourdelanuit.fr/
L'éclairage participe aux dérèglements climatiques
Selon les études de l'ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie), l’éclairage public représente 50% de la consommation d’électricité des collectivités territoriales et 38% de leur facture d’électricité.
Avec une durée d’éclairage nocturne d’environ 4100h/an par commune, la consommation énergétique de ce secteur s’élève en moyenne à 6 TWh/an.
Ainsi, en plus d’engendrer des déchets nucléaires importants pour sa production d’électricité, l’éclairage public émet près de 700 000 tonnes de CO2.
Impacts sur la biodiversité
L’éclairage artificiel nocturne a un impact sur la biodiversité et perturbe les écosystèmes.
En estompant l’alternance jour/nuit, le sur-éclairage affecte considérablement le rythme biologique des espèces qui perdent leurs repères non seulement par rapport au rythme circadien de 24 heures mais aussi par rapport aux saisons.
Leurs cycles de reproduction et de recherche de nourriture sont perturbés, provoquant un risque pour leur progéniture et leur survie.
La pollution lumineuse participe également à la fragmentation des habitats naturels.
Quelques exemples :
• Les halos lumineux au-dessus des villes désorientent les oiseaux et chauve-souris.
• La lumière artificielle attire les poissons dans les cours d’eau des villes et modifie leurs trajectoires
• Les insectes sont irrésistiblement attirés par l’éclairage nocturne. En saison estivale, 150 insectes meurent chaque nuit par point lumineux, d’épuisement ou brûlés par la chaleur.
La France comptant 9 millions de points lumineux, plus d’un milliard d’insectes seraient tués chaque nuit. Ils deviennent aussi la proie facile de prédateurs comme les araignées. Les illuminations artificielles représentent la 2e cause de mortalité des insectes après les insecticides.
Les nombreuses espèces animales nocturnes sont directement affectées (50% des mammifères, 95% des papillons…).
La pollution lumineuse n’est pas sans conséquence sur la croissance et la floraison des plantes.
L’éclairage artificiel a un impact sur la flore, nuisant à la photosynthèse, retardant la chute des feuilles, perturbant la germination et empêchant la pollinisation nocturne des plantes par les papillons de nuit.
Le ciel étoilé disparaît !
Aujourd’hui, un tiers de la population mondiale ne voit plus la Voie Lactée ! Le ciel fait partie de notre patrimoine culturel, imaginaire, historique et scientifique.
Depuis la nuit des temps, il accompagne les hommes dans ses découvertes scientifiques, dans ses déplacements, dans son imaginaire…
Le ciel étoilé est également un objet important d’études scientifiques.
Il est de plus en plus difficile aujourd’hui pour les professionnels et amateurs d’astronomie d’observer le ciel.
Des actions prises lors du Grenelle de l'environnement en 2009
Décret du 13 Juillet 2011 relatif à la prévention et à la limitation des nuisances lumineuses.
Il précise quelles installations sont concernées, différencie les réglementations selon des zones spécifiques et définit les responsabilités pour les ministres et préfets dans le cadre d’extinctions.
Décret du 30 Janvier 2012 relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et aux pré- enseignes
Il précise quelles agglomérations sont concernées par l’interdiction et/ou les restrictions des publicités lumineuses. Depuis, celles-ci sont interdites dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants et sont soumises à des restrictions de taille et de localisation dans les plus grandes agglomérations.
L’arrêté du 25 janvier 2013
Il contraint l’extinction des éclairages émis vers l’extérieur des bâtiments non résidentiels en fonction de l’horaire et de l’activité (cf. schéma)
La pollution lumineuse en France, qu'est-ce que ça représente ?
→ 40 % des luminaires en service ont plus de 20 ans (et la vétusté des installations est la 1ère cause de la surconsommation)→ La France compte plus de 11 millions de points lumineux publics (lampadaires, spots, projecteurs, etc.) et plus de 3,5 millions d’enseignes lumineuses
→ L’éclairage public représente 37 % de la facture d’électricité des communes
→ La durée d’éclairage nocturne moyenne en France est de 4100 heures/an
→ La consommation d’électricité liée à l’éclairage public en France est de 56 TWh, émettant 5,6 tonnes de CO2
→ L’éclairage artificiel est la seconde source de mortalité des insectes due aux activités humaines après l’utilisation de pesticides
(source : Le Jour de la Nuit)