De La Grande Vadrouille à Jusqu’à la garde. Des films de Claude Lelouch à ceux d’Hollywood en passant par Angélique, Marquise des anges et d'autres grands classiques du cinéma français, voici une trentaine de films tournés en Bourgogne. Et certains vont vous étonner !
Vous n’avez jamais autant fréquenté votre canapé que depuis le début du confinement. Mais que faire ? (Re)découvrez trente films qui ont été tournés près de chez vous. Des grands classiques aux petites pépites, la Bourgogne a accueilli des centaines de tournages depuis les années 30. Voici une petite sélection (absolument non exaustive et subjective).
Poil de Carotte dans la Nièvre (1932)
Ironie de l’Histoire, en 1972, Henri Graziani, tourne une nouvelle adaptation de Poil de Carotte. Et il choisit lui aussi la Bourgogne. Le tournage a notamment lieu à Cluny et au château de Pressy-sous-Dondin en Saône-et-Loire.
Jeannette Bourgogne, un film financé par les ouvriers (1938)
Tourné en plein Front Populaire, le tournage de Jeannette Bourgogne est financé par une souscription syndicale. L’historien bourguignon Jean Vigreux explique que « ce film de Jean Gourguet vante les mérites de la promotion sociale par l'école, en racontant la « belle histoire » d'une jeune orpheline qui devient institutrice et part en Morvan pour éduquer les jeunes ruraux ».
L’auberge du pêché à Semur-en-Auxois (1949)
La route joyeuse et Gene Kelly font escale en Côte d'Or (1957)
Gene Kelly filme notamment les enfants qui dévalent les escaliers de la cité médiévale. Tourné en 1957, le film sort 3 ans plus tard en France. Mais après Un américain à Paris et Chantons sous la pluie, The happy road (titre original) connait un succès moins retentissant.
Bligny-sur-Ouche accueille Les Amants de Louis Malle (1958)
Le tournage a notamment lieu à Bligny-sur-Ouche, sur la place du village, mais aussi Dijon, Lusigny-sur-Ouche, Veuvey-sur-Ouche ou encore Vandenesse-en-Auxois. Le réalisateur tombe sous le charme des berges du canal de Bourgogne et de ses arbres rectilignes. On le verra, ce ne sera pas le dernier !
Semur-en-Auxois, « la ville la plus calme de France » dans Ni vu ni connu (1958)
Louis de Funès s’adonne ainsi au braconnage sur les rives de l’Armançon, du lac de Pont mais aussi du canal de Bourgogne. Certaines scènes sont également tournées au château de Marigny-le-Cahouët. La première mondiale aura lieu à Dijon. Le film est un succès avec plus de 2 millions d’entrées en France.
Nevers dans Hiroshima mon amour (1959)
Co-production franco-japonaise, le film met en lumière les conséquences des bombardements atomiques. Il est perçu comme anti-américain. Annoncé au festival de Cannes, le film est finalement présenté hors compétition après des pressions américaines.
Les Trois Mousquetaires en Côte d’Or (1961)
Il filme notamment Montbard et la rue du Pavé, les châteaux de Courcelles-lès-Semur et Marigny-le-Cahuet. Dans le deuxième volet, une partie des scènes est tournée à Semur-en-Auxois et à l’Abbaye de Fontenay qui devient après ce film, un rendez-vous régulier des films de capes et d’épée français.
Le Repos du guerrier et Brigitte Bardot à Dijon (1962)
Le réalisateur, et ancien compagnon de l’actrice, tourne également en centre-ville, à l’hôpital général ou au château du Clos de Pouilly. La suite de l’histoire conduit Brigitte Bardot vers l’Italie. Le film créé une nouvelle fois la polémique notamment quand l’amant se paye les services d’une prostituée devant celle qui l’a sauvé. Le film est un succès sans pour autant atteindre les score de « Et Dieu créa la femme ».
Angélique, marquise de Bourgogne (1964, 1965, 1966)
Le reste de la saga est tourné à Versailles, en studio ou en Italie.
La Grande Vadrouille à travers la Bourgogne (1966)
La mairie de Meursault est transformée en siège de la Kommandantur mais certaines scènes supposées se dérouler dans la ville sont tournées à Vezelay. C’est également au pied de la colline éternel que sont tournées plusieurs scènes de nuit. A l’image, on découvre également les Hospices de Beaune qui fonctionnaient encore comme un hôpital, Noyers-sur-Serein avec l’Hotel du Globe, Pierre-Perthuis et le Morvan. La scène de l’échange des chaussures a ainsi lieu à Pouque-Lormes dans la Nièvre.
Tout peut arriver, Luchini fait ses débuts (1969)
Le château de Marigny le Cahouët, résidence du comte de Clérambard (1969)
Coté décors, on découvre Dijon, et à nouveau, Semur-en-Auxois et le château de Marigny-le-Cahouët.
Jacques Brel est Mon Oncle Benjamin dans la Nièvre (1969)
Le film est une comédie où Jacques Brel incarne un médecin de campagne coureur de jupons à l’époque de Louis XIV. A la sortie, la critique étrille le long-métrage qui connait quand même un certain succès avec près de 3 millions d’entrées.
Dans Le Cercle rouge, Delon fait escale au Bel-Air (1970)
Un peu plus loin, la star fait escale au relais routier du Bel-Air en bordure de l’ancienne nationale 6, près de La Rochepot. C’est là qu’il rencontre un autre malfrat.
Ce film de Jean-Pierre Melville est aussi le dernier long-métrage où apparait André Bourvil. Un thriller, un succès et un chef d’œuvre plein de classe… Loin de l’état de restoroute de Bel-Air, aujourd’hui abandonné.
Au pont-levis de Cheuge, la Veuve Couderc (1971)
Mais depuis 2013, le pont-levis de Cheuge où se sont rencontrés les deux monstres sacrés du cinéma, est en péril. La circulation y a été interdite. Après des années, les travaux ont commencé début 2020, juste avant le confinement.
Les Valseuses au bord du canal de Bourgogne (1974)
Dans cette scène, Patrick Dewaere et Gérard Depardieu attendent Miou-Miou. Malgré tous leurs efforts, c’est avec un autre qu’elle découvre le vrai plaisir de la chose. Miou-Miou accoure en criant « Ca y est ! Ca y est ! Je l’ai pris ! – Quoi ? – Mon pied ! – Ah tu nous les casses ! » s’agacent les deux acteurs qui jettent par deux fois l’actrice à l’eau. C’est sur le chemin de hallage que l’on découvre ensuite l’actrice dans le plus simple appareil.
A noter qu’une autre scène se déroule à la prison de Beaune mais le reste du film a été tourné ailleurs en France.
Les Bidasses s’en vont en Côte d’Or (1974)
Dans le film, c’est le groupe scolaire Saint-Joseph à Dijon qui tient lieu de caserne militaire. La suite du tournage se déroule à proximité de Chateauneuf-en-Auxois et à nouveau sur les bords du canal de Bourgogne. Clin d’œil au film Les Valseuses sorti 9 mois plus tôt, les Charlots reproduisent la scène déjà culte et envoient l’un de leurs camarades à l’eau.
Le film totalise 4 millions d’entrées en France mais 50 millions en URSS !
Sur le chantier de l'A36, L’empreinte des Géants (1980)
Quinze ans plus tard, le tournage a lieu sur un autre chantier, toujours en Côte d'Or, celui de l’A36. Le tournage a lieu entre Pagny-le-Château sur le site du chantier où les engins de taille démesurée cotoient les acteurs. Les scènes de vie des ouvriers sont tournées à Seurre.
Partir, revenir, Claude Lelouch et la Bourgogne (1985)
Dans ce film avec Annie Girardot, Eveline Bouix et Michel Piccoli, le réalisateur expérimente une narration éclatée entre diverses époques.
La bataille de Valmy... dans la Nièvre (1989)
Le réalisateur choisi de reconstituer la bataille de Valmy dans la Nièvre. Plus précisément dans un champ à Huez, près de Bona. Inutile de chercher à reconnaitre les lieux. Le célèbre moulin de Valmy a été reconstitué, mais pas facile de l’identifier. La scène est tourné dans un brouillard opaque où disparaissent les soldats des armées révolutionnaires.
Le film, une coproduction franco-italo-germano-canadienne est un echec commercial.
Cyrano de Bergerac met le cap sur Dijon (1990)
Dans la région, l’Abbaye de Fontenay, à Marmagne accueille aussi les équipes de tournage.
Le film est un succès. Il remporte 10 Césars et de nombreuses récompenses. C’est le long-métrage qui offre à Gérard Depardieu une carrière internationale.
Les Trois huit chez Saint-Gobain à Chalon-sur-Saône (2001)
Le réalisateur choisit, et obtient l'autorisation, de tourner l’essentiel de ses séquences au sein des usines de Saint-Gobain à Chalon-sur-Saône (aujourd’hui Verallia). Les chaines de production, la pâte de verre rouge incandescente sont présentes en permanence et ajoutent à la tension.
La mystérieuse chambre jaune du château de Villemolin (2003)
Le château de Villemolin est régulièrement ouvert à la visite à l’occasion des journées du patrimoine. Le parcours s’attarde alors en partie sur les souvenirs du tournage.
Agnès Jaoui en Bourgogne pour Comme une image (2005)
Le tournage a lieu dans l’Yonne à Menades, Vault-de-Lugny et l’Isle-sur-Serein. C’est dans la Nièvre, à l’église de Saint-Aubin-des-Chaumes que sont tournées les scènes de chants où le personnage principal incarné par Marilou Berry révèle ses talents vocaux.
Noyers-sur-Serein, de Molière à Hollywood (2006)
La même année, le bourg sert au tournage de quelques scènes du film de fantasy Stardust dans lequel jouent Robert de Niro et Michelle Pfeiffer.
Le difficile Exercice de l’Etat à Mâcon (2011)
C’est au port fluvial de Mâcon que le ministre tient un discours. Scène clé du film, l’accident a, lui, lieu sur l’Autoroute A406 qui relie l’A40 à l’A6 au sud de Mâcon.
Ce qui nous lie à Cédric Klapisch (2017)
Alors que leurs chemins s’étaient séparés, une fratrie, François Civil, Ana Girardot et Pio Marmaï, doit gérer l’avenir d’un domaine à la mort de leur père.
Dans les vignes, entre Beaune, Chassagne-Montrachet, Meursault et Puligny-Montrachet, une application permet aujourd’hui de retourner sur les lieux du tournage.
Jusqu’à la garde (2017)
L’appartement de la mère de famille a lui été intégralement reconstitué dans les ateliers de l’école de cinéma à Beaune. Enfin c’est la régie de France 3 Bourgogne qui a servi de centre de contrôle pour les forces de l’ordre dans le film.
Ils sont sortis il y a quelques mois mais vous pouvez également voir ou revoir :
- Les vétos tourné dans la Nièvre
- Je promets d'être sage tourné au musée des Beaux-Arts de Dijon