Ne rien laisser passer. C'est le message porté par une nouvelle campagne télévisée lancée par le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, à la veille de l'annonce d'une nouvelle série de mesures de lutte contre les violences faites aux femmes
Jamais on n'avait autant parlé de ce que subissent les femmes dans notre société. Ce sont elles qui ont pris la parole pour dénoncer des faits d'agressions verbales et/ou physiques, des situations humiliantes, dégradantes, qu'elles ont vécu juste parce qu'elle sont femmes. L'affaire Weinstein a été le déclencheur de cette libération de la parole féminine mais aussi masculine. Car les hommes sont nombreux à se sentir concernés aussi par le comportement de certains d'entre eux vis à vis de leurs compagnes, soeurs, filles, mères, amies...
La lutte contre les violences faites aux femmes se hisse au rang de grande cause nationale.
Avant même d'être élu à la Présidence de la République Emmanuel Macron en avait fait l'une des ses priorités."Il y a un an, quand j'ai lancé mon mouvement, nous avons fait des sondages et le problème du harcèlement sexuel des femmes figurait parmi les premiers sujets de préoccupation des gens (...) C'est pour cela que j'ai décidé de faire de l'égalité hommes-femmes une priorité de mon mandat".De son côté la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa a annoncé une loi en préparation contre les violences sexistes et sexuelles portant sur trois points:
- verbalisation du harcèlement de rue
- allongement du délai de prescription pour viols sur mineurs
- fixation d'un âge en dessous duquel un enfant ne pourra être présumé consentant à un acte sexuel.
Un plan de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, samedi 25 novembre, le chef de l'Etat va dévoiler son plan de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles engagé sur 5 ans. Cette "grande cause" sera déclinée en plusieurs thématiques" annuelles qui feront l'objet de campagnes de communication et d'actions de sensibilisation. En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur compagnon, ex-compagnon ou amant, soit une tous les trois jours, selon le ministère de l'Intérieur. L'Ined estime par ailleurs qu'une femme sur sept a subi au moins une forme de violence sexuelle au cours de sa vie..
Le témoignage de Sarah
A Dijon l'une des équipes de reportage de France 3 Bourgogne a recueilli le témoignage d'une femme qui a connu la violence au quotidien. Sarah, côte d'orienne de 40 ans, a quitté son mari et aujourd'hui elle se reconstruit, grâce à l'association Solidarité Femmes. Elle a accepté de raconter ce qu'elle a subi. Un spot télévisé pour dénoncer les propos sexistes
Depuis vendredi 24 novembre au soir un spot de sensibilisation est diffusé sur plusieurs chaînes de télévision. Des animateurs connus ont accepté de prêter leur voix et leur visage pour prononcer des phrases hélas banales qui sont des propos sexistes. Une agression verbale inadmissible. « Les violences que subissent les femmes sont multiples, elles n’en sont JAMAIS responsables. Ne rien laisser passer.
Mise en place d'un signalement en ligne pour "protéger les victimes" et "punir les auteurs"
Un signalement en ligne sera mis en place pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination. Elles pourront de chez elles, connaître les démarches à entreprendre avec les commissariats ou les gendarmeries . La préservation des preuves dans les unités médico-judiciaire des hôpitaux sera par ailleurs rendue possible, même si la personne ne souhaite pas déposer plainte.Lutte contre la pornographie
Pour "lutter contre les stéréotypes et les rapports dominants", la lutte contre la pornographie sera élevée au rang de "priorité" avec une campagne de prévention lancée par l'Education nationale et des actions de sensibilisation menées auprès des parents de collégiens dès la rentrée prochaine.Parmi les autres mesures annoncées : une application numérique pour les victimes de cyberharcèlement ou des arrêts de bus "à la demande" en soirée, une initiative déjà testée dans plusieurs communes.