A l'occasion du 75ème anniversaire d'Hiroshima et Nagasaki, plusieurs dizaines de manifestants, venus de toute la France, se sont rassemblés devant le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de Valduc. Ils demandent l'arrêt de la production et de la modernisation des armes nucléaires.
La dénucléarisation pas encore à l’ordre du jour
Ils brandissent pancartes et ballons, entament des chants pour le désarmement nucléaire. Ces manifestants demandent notamment à Emmanuel Macron de signer le TIAN, le Traité International pour l’abolition des armes nucléaires. Ce traité, proposé par l’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) voit le jour en 2017, approuvé par 122 pays membres de l’Assemblée générale des Nations unies, sur 192. Concrètement, le texte prévoit l’interdiction de la fabrication et de l’utilisation des armes nucléaires. Le texte n’entrera en vigueur que lorsque 50 états l’auront signé et ratifié.A ce jour, il ne manque que sept signatures… dont celle de la France. C’est ce que dénoncent aujourd’hui les associations anti-nucléaire.
Dominique Lalanne, physicien nucléaire et président du collectif Abolition des armes nucléaires-Maisons de vigilance, présent à Valduc, parle d’un centre « qui entretient nos bombes nucléaires, qui les met au point pour de nouvelles versions et qui montre d’une certaine façon aux autres pays, que le désarmement nucléaire n’est pas à l’ordre du jour ».
La France a prévu de dépenser 37 milliards d’euros de 2019 à 2025 pour « moderniser ses forces nucélaires » selon nos confrères du journal Le Monde. L’arsenal nucléaire du pays serait inférieur à 300 armes.
Un peu d’espoir pour les manifestants
Sept ans déjà que les manifestants se retrouvent ici, dans la même bonne humeur collective. Mais ont-ils la sensation que leurs voix sont entendues ? « La victoire est proche » confie Jean-Marc Convers, président du collectif Nature et progrès Bourgogne. En sept ans de manifestations, un traité a déjà été proposé et des pays le ratifient encore, tout comme l’Irlande et le Nigeria ce 6 aout 2020.Ce vendredi, environ 70 manifestants, mais peu de jeunes. Se sentent-ils concernés par la question de l’armement nucléaire ? Les associations nous répondent qu’ils « manquent d’informations. Nous nous sommes renseignés pendant des années. » Patrice Bouveret, cofondateur et directeur de l’Observatoire des armements a passé « plus de 30 ans à lire sur les dangers du nucléaire ». Il est notamment le rédacteur d’une série intitulée "Agir pour le désarmement" exposée au Cellier de Clairvaux, à Dijon.
Dominique Malvaud, de l’association Stop nucléaire Drôme-Ardèche, est venu spécialement pour cette manifestation non-violente en Côte-d’Or. Lui veut croire que « le mouvement anti-nucléaire est très vaste et que les luttes prennent plusieurs formes ». Pour eux, n'est pas parce que les jeunes ne sont pas présents aujourd'hui, qu'ils ne se sentent pas concernés par le sujet. Pour Jean-Marc Convers, « chacun, quelque soit son âge, doit jouer son devoir de citoyen », en « s'inscrivant par exemple dans une association ou en envoyant une carte postale au Président de la République. » Cette carte postale, mise à disposition par l'ICAN, peut-être envoyée sans timbre.
Si la France ne ratifie pas le traité cette année, alors les manifestants se donnent rendez-vous en août 2021 pour de nouvelles danses et chansons contre l'armement nucléaire.
A l'occasion du 75ème anniversaire d'Hiroshima et Nagasaki, plusieurs dizaines de manifestants, venus de toute la France, se sont rassemblés devant le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de Valduc. Ils demandent l'arrêt de la production et de la modernisation des armes nucléaires.
Programme des manifestations anti-nucléaire
Samedi 8 août- 16h : Spectacle tout public "SADAKO, la petite fille qui aimait courir", sous le préau de l'école Mansart, rue des Péjoces.
- 10h-18h : Stands, diffusion de tracts, animations culturelles, place François Rude
- 11h : Commémoration de Nagasaki en présence d'un adjoint à la mairie de Dijon, place François Rude
- 12h15 : Collation de rupture du jeûne, Cellier de Clairvaux