Les centres de planifications du Doubs ne peuvent toujours pas prescrire d'IVG médicamenteuses

Le groupe socialiste et divers gauche a proposé une motion à l’Assemblée du département du Doubs le 24 septembre 2018, pour l’amélioration de l’accès au droit à l’IVG au sein des centres de planification du département. Elle a été refusée par la droite. Détails.

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Dans un communiqué diffusé ce mardi 25 septembre, le groupe socialiste et divers gauche interpelle sur le rejet d'une motion proposée lundi 24 septembre en Assemblée "pour l’amélioration de l’accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse, afin que les professionnel.le.s des centres de planification dont la collectivité a la charge soient autorisé.e.s à pratiquer des IVG médicamenteuses."

La présidente du département, Christine Bouquin et le groupe majoritaire de droite, ont voté unanimement contre cette motion. Les élus de gauche dénoncent "une position rétrograde". "La droite du département s’est réfugiée derrière un hypothétique besoin d’évaluation pour jeter un voile pudique sur une problématique bien plus sérieuse, son refus de faciliter l’accès au droit, privant des femmes en détresse de la manière la moins dangereuse et traumatisante de mettre fin à une grossesse non désirée" s'indignent les élus du groupe socialiste et divers gauche. 

La présidente du département du Doubs a justifié cette décision durant l'Assemblée : "J'ai été surprise de découvrir cette motion. Surprise et choquée. C'est un sujet tellement important que nous aurions pu l'aborder dans d'autres conditions. L'IVG est un droit. Ceci dit, sur la possibilité de ce que vous évoquez dans la mention, cela date de 2009. J'entends que ce sujet revient à l'ordre du jour puisqu'il y a eu des déclarations au niveau national. Toutes et tous nous savons combien il est difficile de prendre une telle décision. Nous avons évoqué le 24 mai 2016 ce sujet. Je ne souhaite pas entrer dans ce débat aujourd'hui car on ne peut pas prendre une décision comme celle-ci n'ayant pas à ce jour différentes précisions sur les responsabilités, possibilités de le faire, suivi, et je souhaiterais comme l'a évoqué le ministre de la Santé, faire un état des lieux global, et dès lors nous pourront évoquer le sujet dans cette assemblée." Contactée par nos soins, Christine Bouquin n'a pour le moment pas donné suite à notre appel.
 

Revoir la présentation de cette motion lors de l'Assemblée du 24 septembre :

 

Dans la motion en question, était précisée que, "seuls 11 professionnels sont habilités à ce jour à réaliser une IVG médicamenteuse dans le Doubs". Les centres de planification du Doubs ne pourront donc toujours pas pratiquer d'IVG médicamenteuses.
 

"Cela fait plusieurs années qu'on demande"


Dans les Centres de prévention du Doubs, le rejet de cette motion n'étonne personne. Pourtant, ils sont nombreux à attendre le changement. "Cela fait plusieurs années qu'on demande. Avant on n'avait même pas le droit de poser la question. Maintenant, on a le droit mais c'est toujours non. Nous on serait pour évidemment" nous a expliqué une sage-femme du CPEF de Pontarlier. Les sages-femmes sont habilitées à prescrire une IVG médicamenteuse après avoir signé une convention avec un établissement public. Mais dans le Doubs, il faudra encore attendre.

"Pontarlier n'est pas trop démuni encore, car il y a un hôpital et pas mal de médecins sont conventionnés. Ce n'est quand même pas le désert complet. On pourrait très bien faire une convention avec l'hôpital public, comme le stipule la loi. Ce serait pertinent et intéressant, car on a beaucoup de dames qui viennent de Suisse notamment. Surtout si c'est de l'IVG médicamenteuse" a conclu la professionnelle de santé.
 
Qu'est-ce que l'IVG médicamenteuse ?
L’IVG médicamenteuse est pratiquée par un médecin ou par une sage-femme. Elle peut être pratiquée dans un établissement de santé ou à domicile. Elle ne nécessite ni anesthésie, ni intervention chirurgicale. Son taux de succès est d’environ 95 %. L’IVG médicamenteuse se pratique jusqu’à la fin de la 5e semaine de grossesse. C’est-à-dire au maximum 7 semaines après le début des dernières règles. Cette date limite peut être prolongée jusqu’à 7 semaines de grossesse (soit 9 semaines après le début des dernières règles) dans le cas d’une hospitalisation dans un établissement de santé. 

L’IVG médicamenteuse peut se pratiquer à domicile, sans hospitalisation, par l’intermédiaire d’un médecin ou d’une sage-femme. L’IVG médicamenteuse consiste à prendre deux comprimés différents, à 24 h ou 48 h d’intervalle, puis à vérifier que la grossesse est bien interrompue lors d’une visite de contrôle. Cette méthode ne nécessite ni anesthésie ni intervention chirurgicale (en savoir plus).
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