Chalon-sur-Saône : l’intervention musclée des forces de l’ordre fait deux blessés

Ce jeudi 9 janvier, professeurs et lycéens du lycée Pontus de Tyard à Chalon-sur-Saône avaient décidé de bloquer l’entrée de leur établissement. L’intervention des forces de l’ordre a fait deux blessés : un manifestant et un enseignant qui attendait de pouvoir rentrer.

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Ils dénoncent un "usage gratuit de la violence policière". C’est l’évènement qui a fait parler jeudi 9 janvier dans le cortège contre la réforme des retraites à Chalon-sur-Saône : l’évacuation du blocage du lycée Pontus de Tyard par les forces de l’ordre vers 8 heures du matin.

Peu avant, une centaine de professeurs et de lycéens avaient bloqué et cadenassé les grilles de l'établissement pour protester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. 
 

Deux blessés dont un enseignant non-gréviste

Le blocage n'aura pas tenu très longtemps. Rapidement, les forces de l'ordre interviennent pour faire évacuer les manifestants. Après trois sommations rapides, ils font usage de gaz lacrymogènes et de leurs matraques pour dégager l'accès au portail.

Deux personnes sont blessées. Selon la direction du lycée, il s'agit d'un manifestant blessé à la jambe et d'un enseignant non-gréviste qui attendait de pouvoir franchir les grilles. Blessé à la tête, il a été conduit à l'hôpital où il s'est vu prodiguer deux points de suture. Il était sorti de l'hopital en début d'après-midi. La vidéo a été vue près de 45 000 fois en quelques heures.
 

L'enseignant blessé, Mathieu Delva, a décidé de porter plainte, estimant le recours à la force "disproportionné" de la part de forces de l'ordre alors que le climat se voulait pacifique. Cet enseignant en sciences physiques a accepté de répondre à nos questions au lendemain des faits. "Je suis très en colère vis-à-vis des forces de l'ordre. Quel manque de discernement et d'analyse de la situation que de faire charger des professeurs, quelques syndicalistes et des élèves sans même prendre le temps d'aller voir le chef d'établissement", dit-il.
 

Ce qui a conduit à ma blessure, c'est le cas d'un policier qui a perdu son sang-froid clairement, qui a fait un acte délibéré, violent et que je trouve délictuel
Mathieu Delva, enseignant en sciences physiques blessé

 


Une intervention jugée disproportionnée

Dans un communiqué, le syndicat Sud-Solidaire 71 condamne l’intervention "disproportionnée" des forces de l’ordre, avec coups de matraque et usage de gaz lacrymogènes. "L’Union syndicale SUD Solidaires 71 se réserve le droit de déposer plainte auprès des instances officielles et apporte tout son soutien aux personnes ayant été blessées suite à ces violences policières inadmissibles, dans un pays qui se prétend un état de droit."

Parmi les réactions, celle du sénateur socialiste de Saône-et-Loire, Jérôme Durain : "Je me suis rendu sur place et j’ai pu échanger avec la communauté éducative qui est choquée par l’intervention disproportionnée des forces de l’ordre."
De son coté, la fédération de parents d'élèves FCPE de Saône-et-Loire se dit "choquée que de tels heurts se déroulent aux portes d’un lycée"
 
Après cet incident, les personnels de l'Education Nationale ont décidé de reconduire le mouvement de grève pour ce vendredi 10 janvier. 

Reportage complet  : Alexandre Baudrand – Anthony Borlot (+ images: CGT Educ'Action  le 9 Janvier 2020)
Montage : Cécile Frérebeau
Intervenants :
Mathieu Delva : professeur de Sciences-Physiques
Jean-François Gourlet : professeur d'Histoire-Géographie

 
 
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