Vous êtes nombreux à partir à la cueillette des champignons. Et depuis quelques semaines, les cas d'intoxication se multiplient. Comment éviter la mauvaise surprise ? Un spécialiste vous donne ses conseils.
Les intoxications liées à la consommation de champignons sauvages ont "fortement augmenté" ces deux dernières semaines, avertit l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui appelle "à la vigilance" les amateurs de cueillette.
Les conditions météorologiques, plus fraîches et humides, ces quinze derniers jours, ont favorisé la pousse des champignons, souligne l'Anses dans un communiqué daté du 23 octobre. Ces deux dernières semaines, 493 cas d'intoxications ont été signalés aux centres antipoison, dont un cas grave confirmé mais aucun décès.
De juillet à début octobre, les centres antipoison avaient enregistré un nombre de cas variant de 4 à 90 par semaine. Ces intoxications sont susceptibles de provoquer des troubles digestifs sévères, des atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe, et peuvent même être mortelles.
Joël Marceaux, de la société mycologique de Côte-d'Or, vous donne ses conseils pour éviter les intoxications.
Selon lui, il vaut mieux conserver ses champignons dans un panier et pas dans un sac en plastique. "Des champignons qui resteraient trop longtemps dans un sac en plastique peuvent devenir toxiques, moisir", met en garde le spécialiste. "Il vaut mieux un panier aéré."
"Si vous avez un champignon toxique, que vous le touchez, qu'il entre en contact avec un autre champignon, ça n'a pas d'importance. Il faut en ingérer une quantité, pour l'amanite phalloïde, il faut en ingérer environ 30 grammes. Ce qui correspond à peu près à un champignon."
Faire contrôler sa récolte au moindre doute
L'Anses et la Direction générale de la Santé (ministère) rappellent toute une série de conseils de prudence : ne ramasser que les champignons que l'on connaît parfaitement et, au moindre doute, faire contrôler la récolte par un spécialiste (pharmacien, société de mycologie, etc). Mais aussi cueillir uniquement des spécimens en bon état et complets, afin d'en permettre l'identification.La société mycologique de Côte-d'Or vous propose d'analyser gratuitement votre cueillette chaque lundi à la Maison des associations de Dijon.
Les champignons sauvages ne doivent pas être mangés crus et ne doivent jamais être proposés aux enfants. L'Anses recommande aussi de photographier sa cueillette avant cuisson. En cas de problème, la photo pourrait être utile au toxicologue du centre antipoison pour décider du traitement adéquat, en lui permettant d'identifier le champignon ingéré, note-t-elle. Les symptômes commencent généralement à apparaître dans les 12 heures après la consommation.
Les habitants des départements de Franche-Comté peuvent joindre le centre anti-poison de Strasbourg au 03 88 37 37 37. Ceux de Bourgogne peuvent téléphoner au centre de Nancy au 03 83 22 50 50.