Mieux vaut prévénir que guérir. Cet adage est à la base de la charte des bonnes pratiques agricoles qui vient d'être signée sur le bassin des captages des eaux de Charcenne en Haute-Saône. Objectif : améliorer la qualité des eaux brutes.
En Haute-Saône, on recense une trentaine de captages prioritaires comme celui de Charcenne. C'est l'Agence de l'eau qui a défini ces zones à protéger en priorité. Les résultats des analyses des eaux brutes, c'est à dire prélevées dans des sources ou via des forages pour ensuite être traitées pour être distribuées dans le réseau d'eau potable, montraient une vulnérabilité vis à vis des pratiques agricoles. Des molécules de pesticides étant régulièrement retrouvées. A charcenne, Entre 1999 et 2017, 19 molécules ont été quantifiées dans les eaux distribuées avec 4 dépassements pour des herbicides. Les technologies sont de plus en plus performantes, plus on cherche plus on trouve.
Pour renforcer les contrôles, un technicien de l'association Fredon vient deux fois par an faire des prélèvements au forage de Charcenne. Il choisit les moments les plus propices pour le faire : quand les agriculteurs traitent le plus et quand il pleut. En 2017, sur les 24 molécules différentes quantifiées dans les eaux brutes, il y a eu 4 dépassements des normes environnementales.
D'où l'action entreprise pour agir en amont. C'est logique et plus économique. Aider les agriculteurs à changer leurs pratiques revient moins cher à la société que de débarasser les eaux de leur pesticides. La charte a été également signée par la communauté de communes des Monts de Gy qui a l'obligation de préserver la ressource en eau. C'est elle qui met en oeuvre le plan d'actions.
Patrick Rouge est le 6 eme agriculteur qui adhèrent à la charte des bonnes pratiques dans les environs de Charcenne. A terme, la chambre d'agriculture de Haute-Saône va inciter 31 agriculteurs à le faire. Tous exploitent des terres situées sur le bassin de captage d'eau potable du secteur. Signer cette chartre c'est s'engager à adapter ses pratiques au milieu très vulnérable.
Sur les 3200 hectares du bassin, 660 sont considérés comme les plus fragiles. Ils sont en zone karstique, un sol calcaire. Il y a peu de terre, la roche calcaire est proche ..les traitements phytosanitaires n'ont pas le temps d'être absorbés et ils se retrouvent dans l'eau souterraine qui ici alimente une source et un forage.Avec Patrick Rouge
Gaec des Herbues
Céline Beluche
Conseillère agro-environnement
Chambre d'agriculture de Haute-Saône
Robin Jacoutot
Chargé de projet Environnement et Territoire - Fredon Franche-Comté et Bourgogne
Laure Grandi
Chargée d'intervention
Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse
Michel Renevier
Vice-président de la communauté de communes des Monts de Gy
Reportage : I.brunnarius, A.Laroche, R.Bolard, X.Beisser, M.Bensmaïl.