Christian Paul fait partie des 18 signataires de la charge contre le gouvernement

"Trop, c'est trop!": Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche, dont le député PS de la Nièvre Christian Paul, s'emportent contre la politique menée par le tandem Hollande-Valls, dans une tribune publiée mercredi 24 février 2016 dans "Le Monde."

Martine Aubry monte au créneau

L'opposition entre Martine Aubry et le tandem exécutif Hollande-Valls est de notoriété publique. Mais jamais la charge n'avait été aussi violente.
"Ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s'il n'est pas mis un coup d'arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés", écrivent
les auteurs de cette tribune, dont la maire (PS) de Lille.

"Il faut éviter les postures", a immédiatement réagi le ministre des Finances, Michel Sapin, lors de l'émission "Questions d'Info LCP-Le Monde-France Info-AFP".
"Quand on est dans un camp, c'est la moindre des choses de combattre le camp d'en face et pas le sien", a lancé M. Sapin à Martine Aubry, ex-ministre et signataire de la motion majoritaire lors du dernier congrès du PS en 2015.

Mais "trop, c'est trop", résument les 18 signataires dont l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, les députés PS "frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon et l'adjoint (PS) d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, Bruno Julliard.
Une tribune que ses lecteurs sont invités à signer sur le site sortirdelimpasse.fr. A quatorze mois de l'élection présidentielle, et alors que François Hollande, actuellement en Amérique du Sud, fait planer le doute sur sa candidature, les auteurs énumèrent les griefs à l'encontre de l'exécutif. Le chef de l'Etat pourrait réagir à cette tribune lors d'une conférence de presse à Buenos Aires à 21H00 heure française.

Le pacte de responsabilité? "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au bénéfice des entreprises. Le "désolant débat sur la déchéance de nationalité"? Le gouvernement devrait y renoncer au profit d'une peine d'indignité nationale.

"Le coup de bistouri qui tranche"

Mais la principale critique porte sur le projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri.
Ce texte, examiné en Conseil des ministres le 9 mars, a d'ores et déjà mis le feu au poudre à gauche et parmi les syndicats, avec l'hypothèse de l'article 49-3 évoquée la semaine dernière par la ministre du Travail.
"C'est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l'accord dans l'entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n'a jamais
aimé la négociation",
dénoncent les signataires de la tribune.

Autre sujet de discorde: "la meurtrissure de l'indécent discours de Munich" de Manuel Valls. Le Premier ministre avait indiqué ne pas être favorable à la mise en oeuvre d'un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'Union européenne
comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel, dont il avait plus généralement, et depuis l'Allemagne, critiqué la politique migratoire.

"Non, Angela Merkel n'est pas naïve, Monsieur le Premier ministre. Non elle n'a pas commis une erreur historique. Non, elle n'a pas mis en danger l'Europe, elle l'a sauvée. Elle l'a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement
nos portes"
aux réfugiés, estiment les signataires.

La droite se glose déjà de ce nouvel épisode de la guerre des gauches. "Aubry exécute la politique de Hollande et Valls qui abîme la France... qui va encore 14 mois supporter le spectacle de cette gauche explosée?", écrit le sénateur LR
Roger Karoutchi sur Twitter, tandis que le député LR Guillaume Larrivé ironise sur le "syndrome Hibernatus": un front d'opposition à cette loi El Khomri "qui va de la CGT jusqu'à Florian Philippot".

Pour François Bayrou (MoDem), "il y a des mois qu'on voit venir la révélation de la fracture définitive de la gauche, d'un accident historique qui va frapper la gauche parce qu'elle n'a pas tenu ses promesses". Cette tribune "est le coup de bistouri qui tranche, qui approfondit cette rupture".
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