Le dispositif de "contact tracing", mis en œuvre par l'Assurance maladie depuis un an et demi, est un outil de surveillance de l'épidémie de Covid. Avec le variant Omicron et ses milliers de cas positifs quotidiens, il est mis à rude épreuve.
Chaque jour, en Bourgogne Franche-Comté, plusieurs dizaines de milliers de personnes font des tests RT-PCR ou antigéniques chez leur pharmacien ou en laboratoire. Mais, en cas de résultat positif, que se passe-t-il précisément ? Comment l'Assurance maladie assure-t-elle le "contact tracing" ?
Les professionnels de santé rentrent les résultats des tests réalisés dans une base de données étatiques, le SI-DEP. Ce serveur centralise l’enregistrement des résultats des tests pratiqués par l’ensemble des laboratoires et structures autorisés à réaliser le diagnostic de Covid-19 en France. Il envoie automatiquement les SMS aux patients pour les prévenir que leurs résultats sont disponibles. L'information est également transmise aux serveurs de l'Assurance maladie.
"La procédure de "contact tracing" prévoit que toutes les personnes dont le test est positif reçoivent soit un sms de l'Assurance maladie (provenant du numéro 38663), soit un appel téléphonique de nos enquêteurs sanitaires s’ils n’ont pas de numéro de portable" nous explique l'Assurance maladie de Bourgogne Franche-Comté.
Vu la contagiosité du variant omicron, l'envoi de SMS est systématisé. Ce dernier contient un lien internet avec le protocole à suivre et un lien pour déclarer ses cas contacts sur un formulaire http://cnam.briserlachaine.org
Le remplir peut prendre entre 10 et 20 minutes.
Une équipe de 150 personnes
La procédure de "contact tracing" ne s'arrête pas là. Dans un second temps, des agents envoient un autre SMS ou appellent les patients positifs pour leur donner les consignes de test et d’isolement spécifiques en fonction de leur situation (vacciné, non vacciné, enfant…)
Environ 150 enquêteurs sanitaires de l’Assurance Maladie sont mobilisés 7 jours sur 7 sur cette mission dans les CPAM de la région.
Guillaume Jeunet, responsable communication CPAM 21
Vu l'explosion du nombre de cas avec le variant Omicron du Covid, le "contact tracing" se fait surtout par SMS. Les traceurs n'arrivent plus à appeler tous les patients positifs : "On a plus de 450 patients 0 par jour en moyenne cette semaine", explique Philippe Ricklin, responsable du "contact tracing" pour la CPAM 90. "On n’appelle plus les cas contacts puisqu’on ne peut même plus appeler les patients 0" reconnaît-il.
Ce système a une limite : certains patients 0, positifs au Covid, ne déclarent pas leurs cas contacts après un simple SMS. Cette jeune trentenaire dijonnaise nous avoue : "Je ne me sentais déjà pas en forme alors l'idée de remplir un document sur ordinateur m'a rebutée. Si quelqu'un m'avait appelée, j'aurais donné mes cas contacts sans problème."
Demander au patient d'identifier seul ses cas contacts paraît compliqué à bon nombre d'entre eux, qu'il s'agisse d'une absence d'équipement informatique, de problèmes de santé ou tout simplement de l'impossibilité de renseigner les coordonnées téléphoniques des personnes croisées.
Suivre le chemin du virus à l'heure où on compte 260 000 nouveaux cas positifs en France chaque jour paraît mission impossible.