Selon une étude de l'Insee publiée le 4 mai 2021, en Bourgogne-Franche-Comté, près de 20% des personnes de plus de 15 ans ont vu leurs finances se dégrader durant le premier confinement du printemps 2020. Les plus modestes ont été touchés, alors que les cadres ont été plus épargnés.
Le premier confinement décidé par l'Exécutif lors de l'apparition de l'épidémie de Covid-19 s'est déroulé du 17 mars au 11 mai 2020. La population a été confinée, alors que des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie, comme le chômage partiel, ont permis de limiter les conséquences pour les ménages, mais l'impact a été différent selon les catégories socio-professionnelles.
Pour certains ménages dont le niveau de vie était faible, le confinement a eu des conséquences d'autant plus fortes.
En Bourgogne Franche-Comté, parmi les 10% des habitants dont le niveau de vie est le plus faible, 30% déclarent que leur niveau de vie a baissé depuis le début du confinement, 56% l'estiment stable, selon l'étude de l'INSEE. En revanche, ils ne sont plus que 15% à faire le même constat parmi les 30% les plus riches.
Ouvriers, artisans et employés les plus touchés
Première catégories socio-professionnelles pour laquelle la situation s'est dégradée, les artisans et les commerçants.
Le confinement ayant entraîné une fermeture de la plupart des commerces non-alimentaires, 47% des commerçants de Bourgogne Franche-Comté (contre 53% au niveau national) déclarent une dégradation financière.
Parmi les autres catégories les plus touchées, les salariés qui ont été placés en chômage partiel. Dans la région, c'est d'abord le cas des ouvriers. Près de la moitié d'entre eux a été concernée. Ils sont 35 % a estimer que leur niveau de vie s'est dégradé. Le dispositif de chômage partiel garantit un revenu,mais il ne fait que "limiter la baisse de leur niveau de vie" note l'INSEE.
Ensuite, 32% des employés de Bourgogne-Franche-Comté déclarent une détérioration financière (29% au niveau national). Viennent ensuite les agriculteurs (23%), les professions intermédiaires (21%) et enfin les cadres. Ils ne sont que 19% à déclarer une détérioration de leur situation financière.
Les fonctionnaires quant à eux, ont pu continuer à travailler, soit par le biais du télétravail, ou par le bénéfice d'absences spéciales intégralement rémunérées, ce qui a permis de préserver leurs ressources. En revanche, pour les salariés qui n'ont pas pu maintenir leur niveau d'activité, c'est le recours au chômage partiel qui a pris le relais, abaissant le niveau de vie : 36% des personnes en emploi dans la Région ont utilisé le dispositif d'activité partielle.
Le télétravail a préservé les revenus des cadres
Si le télétravail est souvent perçu comme une contrainte, il est aussi une solution qui a permis à certains de continuer à travailler, et donc à toucher leurs salaires. Sans surprise, ce sont souvent les catégories professionnelles les plus aisées qui en ont profité.
Alors que ce mode de travail a été un peu moins utilisé dans notre Région qu'en France (35% des personnes en emploi, contre 44% moy. nat.), on s'aperçoit que près des trois quarts des cadres ont télétravaillé (72%, dont 46% exclusivement sur la période du confinement). Sans surprise, le télétravail, même partiel, ne concerne que 3% des ouvriers, 13% des artisans et 14% des salariés.
Ce sont donc les cadres qui ont le moins ressenti une dégradation financière. Dans la région, ils ne sont que 19% dans ce cas selon l'INSEE. Le télétravail aurait donc permis à une partie de la population active de limiter la casse en matière de dégradation de ressources.
La fragilisation de la population constatée par le Secours Catholique
Antoine Aumonier, délégué régional du Secours Catholique de Franche-Comté, a lui aussi constaté l'effet du premier confinement sur les ménages modestes. Tout d'abord, il explique avoir constaté une transition brutale : "Sous l'impact du premier confinement, on a vu des gens se retrouver sur un effet de sidération et un blocage complet. Des gens se sont retrouvés avec un grand dénuement et pour lesquels il a fallu déclencher des situations d'urgences".
D'autre part, il a constaté un nouveau type de bénéficiaires arriver au Secours Catholique, lors du premier confinement: "Des gens travaillant dans l'hôtellerie, la restauration et des personnes qui sont sur des contrats précaires. Les gens qui travaillent dans le domaine de la culture et qui brutalement ont été affectés par cela. Avec des situations extrêmement variées, dépendant de l'histoire de chacun. Il y a des gens qui sont au chômage partiel depuis trop longtemps, et se sont posés la question de tout laisser tomber"
Le Secours Catholique a fait une enquête entre fin mai 2020 et le mois d'août, en recueillant le témoignage des personnes qui ont souffert du confinement et de l'isolement. Ces paroles ont été mises en forme dans un rapport, disponible sur le lien suivant :
La Bourgogne Franche-Comté moins impactée que le reste de la France
Les habitants de notre région seraient cependant moins victimes d'une dégradation financière que dans le reste de l'Hexagone selon l'étude de l'INSEE.
En mai 2020, 20% des Bourguignons-Francs-Comtois de plus de 15 ans déclaraient que la situation financière de leur foyer s'est dégradée depuis le début du confinement, tandis qu'elle est restée stable pour 70% d'entre eux.
Les Pays de la Loire (21%) et la Bretagne (18%) semblent aussi moins touchées, tandis que la Guadeloupe (28%); l'Île-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et la Corse (26%) sont davantages concernées, en partie en raison du ralentissement du tourisme qui a eu davantage de conséquences sociales.
La Région moins impactée que le reste de la France
Les habitants de notre région semblent moins victimes d'une dégradation financière que dans le reste de l'Hexagone.
En mai 2020, 20% des Bourguignons-Francs-Comtois de plus de 15 ans déclarent que leur situation financière de leur foyer s'est dégradée depuis le début du confinement, tandis qu'elle est restée stable pour 70% d'entre eux.
Les Pays de la Loire (21%) et la Bretagne (18%) semblent aussi moins touchées, tandis que la Guadeloupe (28%); l'Île-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et la Corse (26%) sont davantages touchées, en partie par le ralentissement du tourisme.