117 jours de grève. Le conflit des Opalines de Foucherans dans le Jura a marqué les esprits. Les maisons de retraite sont-elles devenues des machines à business au détriment du bien être des résidents et des personnels ? Le magazine "Pièces à conviction" enquête ce soir à 23h25 sur France 3.
Plus rentables que les hypermarchés, les maisons de retraite sont aujourd’hui un eldorado : le marché pèse entre 25 et 30 milliards d’euros. Il faut dire que la demande est constante, voire grandissante : plus de 600.000 Français vivent dans un Etablissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes, un Ehpad. Ils y passent en moyenne les trois dernières années de leur vie. Et le mouvement ne risque pas de ralentir avec les baby-boomers qui arrivent à l’âge de la retraite.
Près du quart des Ehpad sont des entreprises privées à but lucratif, gérées par de grands groupes. Leurs tarifs oscillent entre 2 000 et 5 000 euros par mois. Leurs publicités promettent des conditions de vie très confortables, dignes des meilleurs hôtels.
Economies sordides, pratiques illégales
L’enquête de "Pièces à conviction" révèle une tout autre réalité : personnel insuffisant, sur-occupation des établissements, rationnement de la nourriture et des produits d’hygiène… Certains groupes multiplient les économies souvent sordides et les pratiques illégales. Pourtant, ces maisons de retraite sont aussi financées par de l’argent public, mais l’Etat a le plus grand mal à contrôler ce qui se passe derrière leurs murs.
Les personnels sous pression
A Foucherans, dans le Jura, où les aides-soignantes ont mené la plus longue grève de soignants en France (117 jours), à Marseille, où les économies réalisées par une maison de retraite mettent en danger la vie des résidents, en passant par Toulouse ou la région parisienne, "Pièces à conviction" lève le voile sur les secrets d’un des business les plus profitables de France.
Les salariés de la maison de retraite de Foucherans, près de Dôle dans le Jura, ont fait la plus longue grève du secteur médical en France (117 jours), d'avril à juillet 2017. Anne-Sophie, aide médico-psychologique, faisait partie des grévistes. Avec un salaire de 1 250 euros nets par mois pour des journées de 10h30 avec deux dimanches travaillés, elle réclamait une prime le dimanche et du personnel supplémentaire. Elle dénonce la pression que subissent les personnels des maisons de retraite, soumis à des cadences infernales, et les mauvaises conditions d'accueil des résidents.
Anne-Sophie PELLETIER, ancienne porte-parole des grévistes de l’EHPAD de Foucherans et aide médico-psychologique sera l'invitée du 19/20 de France 3 Franche-Comté jeudi 19 octobre.
Regardez un extrait de l'émission "Pièces à conviction"
Pièces à conviction. Pelletier : témoignage d’une aide-soignante
"Maisons de retraite : les secrets d’un gros business"
Une enquête de "Pièces à conviction" à voir le jeudi 19 octobre à partir de 23h25 sur France 3Le reportage sera suivi d'un débat animé par Virna Sacchi, qui reçoit Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Anne-Sophie Pelletier, aide médico-psychologique.
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