Coronavirus Covid-19 : les apiculteurs de Bourgogne-Franche-Comté épargnés par les mesures de confinement

Si la crise sanitaire impacte très fortement l'activité économique, l'apiculture s'en sort plutôt bien et la profession peut continuer à exploiter ses ruches. Un soulagement pour les nombreux apiculteurs de notre région

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En ce début d'après-midi, le soleil brille généreusement, dans un ciel presque uniformément bleu. A Avanne- Aveney près de Besançon, Michel Mesnier s'affaire autour de ses ruches. Et il y a du travail « C'est une période très importante pour les apiculteurs. Il faut nettoyer les ruches, changer les cadres, s'occuper des abeilles, les nourrir et les aider à sortir au mieux de l'hiver... ».


"Nous pouvons continuer à nous occuper de nos ruches"



Vétu de sa combinaison de protection, le président du Syndicat Apicole du Doubs ne cache pas son soulagement de pouvoir se consacrer à sa passion « Nous étions inquiets lorsque les mesures de confinement ont été décidées. Nous redoutions de ne pas pouvoir assurer le suivi de nos ruches à cause du Covid-19. Mais heureusement l'Union Nationale de l'Apiculture Française a interpellé le gouvernement et elle a été entendue. La Direction Générale de l'Alimentation a pris un décret dès le 16 mars dernier. Un acte fort qui autorise les apiculteurs, professionnels ou amateurs, à intervenir sur leurs ruches. C'est une grosse satisfaction pour nous car ce décret reconnaît la nécessité impérieuse de préserver le cheptel apicole ».
 


Soulagés, les apiculteurs n'en restent pas moins concernés par les mesures de confinement. Ils doivent dans la mesure du possible se déplacer seuls sur les emplacements de leurs ruches et privilégier les interventions dans les lieux isolés.
Le printemps est là et les températures sont à la hausse. Les abeilles, après une longue hibernation commencent donc à sortir pour se nourrir. Leur garde manger ? Les jeunes fleurs qui tapissent déjà les prés et recouvrent les arbres. Mais attention, tempère Michel Mesnier, ce tableau idyllique peut très vite être contrarié par les caprices de la météo « Pour l'instant tout va bien. Les abeilles affectionnent les températures supérieures à 10 ou 12 degrés. Mais elles ont besoin d'eau aussi et il faudrait donc qu'il pleuve un peu. Cela permettrait également aux fleurs de se développer. Nous ne sommes que fin mars et le danger, c'est une chute brutale des températures. L'an dernier, le gel que nous avons subi en pleine période de floraison a fait de gros dégats. Résultat, la récolte a été catastrophique ».

 

" L'air est plus pur. On respire mieux. C'est bon pour les abeilles..." 



A quelques dizaines de kilomètres de là, à Villers-le-Sec en Haute-Saône, Jean Luc Prévost dresse le même constat. Apiculteur depuis plus de 40 ans, lui aussi scrute la météo avec inquiétude « Depuis 2 ans, les périodes de sécheresse nous ont fait beaucoup de mal. Les arbres ont souffert. Les plantes aussi. Et puis le vent d'est qui souffle en ce moment a tendance à assécher les fleurs. Les abeilles butinent, elles ramènenent du pollen mais le nectar manque. Or c'est leur carburant. Elles en sont privées et elles sont donc moins fortes, moins dynamiques. Les reines s'usent plus vite. Elles végètent et l'activité de la ruche s'en ressent ».

En cette période de confinement, un élément positif vient tout de même redonner un peu de baume au cœur des apiculteurs : La pollution est à la baisse. « L'air est plus pur, on respire mieux » confirme Jean Luc Prévost.
« Quand je lève la tête je ne vois pas un avion dans le ciel. C'est une bonne chose pour tout le monde...».
Les premiers prélèvements effectués notamment par l'Observatoire français l'Atmos, viennent confirmer cette impression. Le taux de monoxyde d'azote a baissé de façon importante. Les insectes et la faune en sont les premiers bénéficiaires.
 

Un avenir qui reste incertain 


Mais le Covid-19 a une autre conséquence sur le monde apicole et elle est moins réjouissante, comme le précise Michel Mesnier « Les mesures de confinement, que nous comprenons tout à fait, nous ont contraint à fermer notre rucher école de Besançon. Nous avons de ce fait interrompu toutes nos formations, dispensées à 35 élèves apiculteurs au total. C'est ennuyeux car la formation est primordiale pour nous. On ne s'improvise pas apiculteur, il faut beaucoup de connaissances. Et puis nous avons annulé également nos interventions dans les collèges et les lycées. Mais nous les reprendrons dès que possible. Cette transmission auprès des jeunes générations est essentielle elle aussi..».
Malgré le Covid-19, la récolte de miel devrait tout de même se dérouler dans des conditions satisfaisantes en Bourgogne Franche-Comté. Après 3 années très difficiles, ce serait un gros soulagement pour le monde apicole.
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