Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a détaillé ce vendredi 3 avril les dispositions prises pour les examens de fin d'année. La crise sanitaire causée par le coronavirus bouleverse l'organisation des épreuves. Les examens se feront en contrôle continu.
Les élèves de terminale qui passent un bac général, technologique et professionnel seront évalués cette année uniquement via le contrôle continu, en raison de l'épidémie de coronavirus. Seul l'oral de Français est maintenu pour les élèves de première, a précisé le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ce vendredi 3 avril lors d'une conférence de presse. Les élèves de BEP, CAP et BTS seront évalués également via le contrôle continu.
"Nous avons écarté une solution mixte", a expliqué Jean-Michel Blanquer. "L'ensemble des épreuves du brevet et du baccalauréat général, technologique et professionnel sera validé en contrôle continu". pic.twitter.com/wIL3zomHBF
— franceinfo (@franceinfo) April 3, 2020
"Tous les élèves auront cours jusqu'au 4 juillet", à partir du moment où un retour à la normale est possible avant cela, a-t-il poursuivi. L'ensemble des épreuves du brevet sera également validé en contrôle continu pour les élèves de troisième, à partir de la moyenne des notes obtenues durant les trois trimestres, qui ne prendra pas en compte la durée de confinement. "L'obtention finale sera suspendue à un contrôle d'assiduité", a insisté le ministre.
"Pour les élèves de terminale générale et technologique, l'ensemble des épreuves sont validées par les notes obtenues" hors confinement, explique Jean-Michel Blanquer qui annonce aussi deux possibilités de rattrapage, en juillet ou en septembre. pic.twitter.com/iqWC7B1JUk
— franceinfo (@franceinfo) April 3, 2020
"Nous ne pouvons garantir de façon absolue l'organisation d'écrits"
Pour ce qui est du baccalauréat, "nous avons écarté une situation mixte" qui aurait consisté à associer au contrôle continu la tenue d'une ou deux épreuves écrites à la fin de l'année, "car nous ne pouvons garantir de façon absolue l'organisation d'écrits", a expliqué Jean-Michel Blanquer. Seront donc prises en compte les notes des trois trimestres, hors période de confinement. Des jurys d'harmonisation étudieront tous les dossiers. Comme d'habitude, les élèves ayant obtenu entre 8 et 10 sur 20 auront droit à un oral de rattrapage début juillet.Une session sera ouverte en septembre pour les candidats libres. "C'est la solution la plus simple, la plus sûre et la plus juste", a estimé Jean-Michel Blanquer.
#BAC2020 #bacpro #CAP #BEP
— Ministère de l'Éducation nationale et Jeunesse (@EducationFrance) April 3, 2020
Les épreuves de BEP, de CAP et de bac professionnel sont validées sur la base du contrôle en cours de formation déjà passées et du livret scolaire. Un jury d’examen des livrets arrêtera les notes définitives en veillant à l’équité entre candidats.
"Il va de soi que ça reste une solution à laquelle il faut mettre des garde-fous pour éviter de trop grandes inégalités entre les élèves […] notamment dans la prise en compte des notes du troisième trimestre", met en garde Sophie Venetitay, secréaire générale adjointe du syndicat d'enseignants SNES-FSU sur franceinfo.
"Il n'y avait pas d'autre solution cette année"
"Ce qu'on demandait, c'est la mise en place de jurys de baccalauréat extérieurs à l'établissement qui pourraient étudier les dossiers des élèves et mettre en perspective les notes de l'année. Jean-Michel Blanquer l'a annoncé et c'est quelque chose de positif, poursuit la représentante syndicale. En revanche, il a également dit que pour les élèves de troisième, de première ou de terminale, il s'agirait de prendre en compte les notes du troisième trimestre. Or vu le retard accumulé par certains élèves, vu les inégalités qui se sont creusées pendant le confinement, si nous reprenons les cours ces notes vont être marquées d'une très forte inégalité entre les élèves."Les annonces du ministre semblent satisfaire les élèves de terminale que nous avons interrogés. "Il n'a pas fait simplement un contrôle continu qui allait léser beaucoup d'élèves. Il a pris des mesures pour valoriser le travail jusqu'au bout, valoriser l'assiduité", confie Fatou, en terminale scientifique à Besançon. "Même ceux qui ont 8 de moyenne, s'ils sont investis, ils ont quand même leurs chances."
Yanis, qui suit un bac professionnel géomètre topographe à Besançon, partage son sentiment. "Je pense que c'est une très bonne chose que le ministre ait adopté le contrôle continu pour le bac avec le maintien des mentions, explique-t-il. Passer le bac au mois de juin ou juillet aurait été une véritable catastrophe, après les grèves et toutes les heures de cours perdues et les mois qu'on est en train de perdre à cause du coronavirus. Même si les profs essaient de faire le maximum pour rattraper les cours, ce n'est pas évident."
"Le contrôle continu, c'est très bien, c'est représentatif du travail de l'élève, ajoute-t-il. C'est avoir le bac au mérite, il n'y avait pas d'autre solution cette année."