Coronavirus Covid-19 : les cliniques privées prêtes à renforcer les hôpitaux publics

Avec l'augmentation quotidienne du nombre de malades du Covid-19 hospitalisés dans la région, les établissements publics sont sous tension. A côté de leur mobilisation, les cliniques privées, à l'activité ralentie actuellement, se tiennent prêtes à apporter leur aide si le besoin se fait sentir.

Chaque jour, le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés progresse en Bourgogne - Franche-Comté. Selon les chiffres publiés jeudi 26 mars par l'Agence régionale de santé, 619 personnes sont actuellement prises en charge en milieu hospitalier, dont 166 en réanimation.
 

Les établissements publics sont les premiers concernés par le dispositif : les CHU de Dijon et de Besançon (établissements de référence habilités à prendre en charge les cas confirmés), ainsi que 8 autres établissements de deuxième ligne (en Bourgogne, les centres hospitaliers d’Auxerre et de Sens, les centres hospitaliers de Chalon-sur-Saône et Mâcon et le centre hospitalier de l’agglomération de Nevers).

Des hôpitaux qui montent en puissance concernant la réanimation. "Face à l’augmentation des cas graves, les hôpitaux continuent à anticiper et à se préparer en armant de nouveaux lits, détaille l'ARS. L’objectif étant de disposer de 300 lits supplémentaires en Bourgogne - Franche-Comté, pour prendre en charge les malades du Covid-19."

Les cliniques en renfort


Une mobilisation qui touche également les cliniques. Le report des opérations non urgentes notamment, depuis l'activation du plan blanc le 16 mars, occasionne un ralentissement de l'activité. Ce sont ainsi des moyens humains et matériels qui sont libérés et réaffectés à la crise sanitaire actuelle.

L'Hôpital privé Dijon-Bourgogne n'accueille pas pour le moment de patients positifs au coronavirus. Mais l'établissement va ouvrir quatre lits de réanimation en Unité de surveillance continue (et jusqu'à six en cas de besoin), pour pouvoir prendre en charge des patients négatifs au Covid-19.
 

Délester le CHU


"Nous nous sommes préparés à assister et délester le CHU des interventions urgentes qu’ils souhaiteraient nous confier et accueillir en cas de saturation du site pivot des patients COVID qui nous seraient adressés", témoigne Philippe Carbonel, directeur du pôle Bourgogne de Ramsay Santé, qui gère l'établissement.

Une adaptation qui s'applique aussi au personnel soignant. La clinique met en place "une équipe dédiée et formée en interne sur 2 jours sur les spécificités de prise en charge en réanimation", appuie Philippe Carbonel. Car la réanimation ne rentre pas dans la prise en charge habituelle des patients de l'établissement, mais elle permettra d'assurer de nouvelles missions si le besoin s'en fait sentir.

"La collaboration est exemplaire"


"Il y a un partage des tâches entre le public et le privé, abonde le docteur Jean Perrin, responsable médical de la clinique Bénigne Joly de Talant. Pour l'instant, la collaboration est exemplaire en Bourgogne, avec le CHU qui mène la danse grâce au Centre 15."

"L'hôpital a le monopole du Covid-19, détaille le médecin anesthésiste-réanimateur. Il gère les urgences, la réanimation, et l'augmentation des lits disponibles pour accueillir les patients qui vont arriver dans les semaines à venir. Mais comme ils ont arrêté toutes les activités annexes, ils nous ont demandé par exemple de prendre en charge toutes les urgences chirurgicales."
 

Des services Covid en clinique


Pour autant, les établissements privés anticipent également la progression du coronavirus. "Nous en aurons forcément, notamment des cas qui n'auront pas été testés. La clinique Drevon a mis en place un service Covid pour des patients moyennement atteints qui ne nécessitent pas de réanimation."

Tout comme l'Hôpital privé Dijon-Bourgogne, qui dispose, selon son directeur, Philippe Carbonel, de 20 chambres dans un secteur dédié "pour accueillir des patients suspects ou confirmés Covid+" (les 6 lits de surveillance continue, plus 14 lits d'hospitalisation conventionnelle).

"A Talant nous avons 20 lits réservés pour le moment à des patients qui souffriraient de pneumopathies non-Covid avec des soins particuliers, et 10 lits de soins intensifs post-opératoires, ajoute le docteur Perrin. Cela suffit pour le moment, mais nous serons peut-être amenés à développer ces capacités en cas de besoin, selon l'intensité de la vague que nous attendons la semaine prochaine."
 

Un effort dans toute la région


Le groupe "Le Guide Santé", qui a recensé ces derniers jours les lits disponibles en réanimation dans le privé, note également que "les établissements privés et publics de la région affichent une excellente coopération".

A Chalon-sur-Saône, l'Hôpital privé Sainte-Marie propose ainsi 4 lits de réanimation et 9 en soins continus.

"Le Guide Santé" mentionne également l'exemple de la clinique Paul Picquet à Sens, qui a "transformé son unité de soins continus polyvalente de façon à pouvoir recevoir des patients Covid positifs, ayant besoin d'assistance respiratoire en équipant les cinq lits de respirateurs d'anesthésie, transformés pour devenir des respirateurs de réanimation. De plus, elle met à disposition du personnel médical et soignant afin de renforcer l’équipe de réanimation du Centre Hospitalier, et se dit prête à décharger le Centre Hospitalier de toute une partie de sa chirurgie s'il venait à être débordé."
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