A Audincourt, dans le Doubs l'Ephad du Parc n'a finalement pas fait le choix d'un confinement total avec résidents et personnels. Les locaux ont été réaménagés pour protéger aux mieux les personnes âgées du risque d'attraper le virus.
Samedi 28 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué qu'il allait demander "aux établissements de type Ehpad d'aller vers un isolement individuel" pour chacun de leurs pensionnaires afin d'"aller plus loin" dans la protection des personnes âgées contre le coronavirus. Et "partout où ce sera possible, j'encouragerai toute démarche pour que le personnel qui travaille sans relâche déjà au sein des Ehpad puisse le moins possible sortir de ces établissements pour prendre le moins de risques qu'il revienne avec le virus", a-t-il ajouté.
Pas de confinement total dans cet Ehpad non touché par le virus
48 heures après ces annonces, les Ehpad s'organisent. A Audincourt dans le Doubs, le personnel a été sondé pour savoir s'il souhaitait, pouvait être amené à rester en permanence dans l'établissement. Finalement, ce choix n'a pas été retenu.
J'ai pour l'instant des salarié(e)s qui ont un moral d'acier, si je les laisse confinés trop longtemps, je ne sais pas où cela ira, je pense que le soin de l'âme est important aussi,
confie Maryline Bovée, directrice de l'établissement". Pour certains salariées, mères de familles, envisager de rester 7 ou 14 jours au travail au sein de l'Ehpad apparaît compliqué : "Je suis mère de 4 enfants, j'ai besoin de rentrer pour me ressourcer. Psychologiquement, être en permanence avec les résidents, 24 heures sur 24 ce serait très lourd" explique la salariée.
Isoler les résidents, en les préservant de tout contact le plus possible
Dans cet Ehpad, nombre de résidents avaient déjà une chambre individuelle. La demande du ministre de la santé de les isoler est donc réalisable techniquement, et chacun envisage la perspective de l'isolement à sa façon. "Nos résidents sont tous en logement particulier. C'est compliqué pour certains, d'autres comprennent. Pour toutes les personnes comme qui ont des troubles cognitifs comme l'unité Alzheimer, on ne peut pas les confiner, c'est impossible" 'explique la directrice. "Du coup, on fait une semi-ouverture, il faut se méfier du choc psychologique, déjà ils ne voient plus leurs familles, si on les laisse confinés dans leur logement, il faut à un moment donné une certaine liberté. On leur dit de rester au maximum dans leur logement. Si on leur interdit, c'est mortel, il n'ont plus que nous, et leurs amis, les autres résidents car il se créent des amitiés entre eux" argumente Maryline Bovée.
Le personnel limite lui aussi tant que possible les contacts physiques avec les résidents. "Nous salariés nous pouvons être porteurs sains sans symptômes... il peut y avoir des faux négatifs dans les tests réalisés sur les personnels, donc on fait comme si... " ajoute la directrice de l'établissement.
Un sas pour éviter au virus d'entrer
Dans cet Ehpad, la centaine de salariés actuellement au travail se prépare. Tout semble avoir été fait pour ne pas faire entrer le covid-19. La salle de repos des personnels a été transformée en sas d'habillage avec les moyens du bord. Les salariés s'y changent, quand ils prennent leur service et repartent. La salle de restauration collective a été transformée en salle de repos du personnel. Si des cas de covid-19 se déclarent, une aile de 14 lits est en place pour accueillir les malades. La digue est là, mais si jamais le virus trouve une faille, un autre combat commencera. Celui du matériel. Il faudra des masques, des lunettes, des blouses, du personnel supplémentaire.