Le Premier ministre a annoncé mardi que le déconfinement se fera de manière différenciée selon les départements. La distinction se fera notamment en fonction du nombre de nouveaux cas de coronavirus observés. Voici où on en est en Bourgogne-Franche-Comté.
Lors de son discours devant l'Assemblée nationale pour présenter le plan de déconfinement, le Premier ministre Édouard Philippe a expliqué que la situation de chaque département serait étudiée avec attention.
"Je l’ai dit, tous les territoires n’ont pas été touchés de la même manière par l’épidémie […] Il est donc logique que, tout en gardant la plus extrême prudence, nous proposions un cadre de déconfinement adapté aux réalités locales de l’Hexagone comme de l’Outre-Mer", a indiqué le Premier ministre.
Il a précisé que trois critères seraient étudiés pour "identifier les départements où le déconfinement doit prendre une forme plus stricte" :
- "soit que le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de sept jours reste élevé, ce qui montrerait que la circulation du virus reste active
- soit que les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues
- soit que le système local de tests et de détection des chaînes de contamination ne soit pas suffisamment prêt"
Rien que dans notre région, la situation est très différente selon les départements. Allons dans le détail des donnée diffusées chaque jour par Santé publique France.
Combien de personnes hospitalisées ?
Il n'est pas pertinent de s'attarder sur les chiffres concernant les cas confirmés, car depuis le passage en phase 3 de l'épidémie, les tests ne sont pratiqués que sur certaines catégories de la population. Les données sur les hospitalisations permettent de mieux apprécier l'ampleur de l'épidémie.Dans le graphique ci-dessous, les barres indiquent le nombre de personnes hospitalisées à une date précise, la courbe montre elle une moyenne sur une semaine de ce même nombre d'hospitalisations.
En Côte-d'Or, dans le Doubs, dans le Jura, la Nièvre ou le Territoire de Belfort, la courbe est à la baisse depuis une dizaine de jours. En revanche, dans l'Yonne, en Haute-Saône ou en Saône-et-Loire, le nombre d'hospitalisations est à la hausse ces derniers jours.
Combien de nouveaux cas chaque jour ?
Une autre donnée permet également d'apprécier l'évolution de l'épidémie. Il s'agit du nombre de personnes nouvellement hospitalisées chaque jour. C'est semble-t-il cet indicateur qui va permettre de guider la classification d'un département en ''rouge" ou en "vert".Cette fois-ci, les barres montrent les nouvelles hospitalisations chaque jour, la courbe est toujours une moyenne sur une semaine.
Là encore, la situation est différente selon les départements de Bourgogne-Franche-Comté. Pour certains, la décrue est bien marquée comme par exemple en Côte-d'Or ou dans le Territoire de Belfort. Mais ailleurs comme en Saône-et-Loire, le nombre de nouvelles hospitalisations chaque jour reste stable.
Quelle capacité en réanimation ?
Le Premier minsitre a précisé que la capacité des services de réanimation compterait également dans les critères retenus. En Bourgogne-Franche-Comté, la décrue est bien amorcée concernant le nombre de personnes hospitalisées en réanimation suite à une infection par le coronavirus.Après un pic à 295 personnes en réanimation au 7 avril, ce nombre baisse régulièrement et est passé sous les 200 le 26 avril. En temps normal, les capacités de prise en charge en réanimation sont d'environ 200 lits dans notre région, occupés par des malades touchés par d'autres pathologies.
Le dernier critère retenu par le gouvernement est la capacité locale "de tests et de détection des chaînes de contamination". Il est difficile pour l'instant de connaître précisément la situation dans nos départements. Interrogées par franceinfo mardi, la direction générale de la santé et Santé publique France n'ont pas été en mesure de préciser quels seraient les seuils chiffrés retenus pour les trois critères choisis.
On sera malgré tout rapidement fixé. Une première carte des départements doit être dévoilée jeudi 30 avril par le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.