L'Italie est depuis lundi 9 mars entièrement passée en quarantaine. Les habitants doivent "éviter les déplacements" sauf pour aller travailler, pour
se ravitailler ou se soigner. Les restaurateurs ou traiteurs italiens de notre région ne semblent pas souffrir pour l'instant de pénurie de denrées.
Il avait baissé le rideau la semaine dernière, mais pour cause de vacances. Le gérant de l'enseigne Voyage à Rome by in FinE au Marché Beaux Arts de Besançon, Jean-Jacques Pichon, n'a subi pour l'heure aucune rupture d'approvisionnement, ni en épicerie sèche, ni en frais. "J'attends encore une commande jeudi, précise-t-il. Vous savez l'agroalimentaire est un secteur très protégé, avec des salles blanches. Donc ça circule bien."
Même son de cloche, du côté de Pastas et petits plats, pâtes fraîches et autres spécialités à emporter. "Je viens d'avoir mes fournisseurs de semoule, fromage et charcuterie en Émilie-Romagne, et ils expédient tout normalement, explique le gérant Patrcik Moraschetti. Je suis plus inquiet pour la démocratie en Italie. Car on sent une vraie tension entre les régions du Nord et le pouvoir central. Ce discours de sécession n'est pas nouveau, mais là les tensions semblent s'accentuer."
J'espère que les gens ne vont pas déserter nos commerces par peur du virus, Franco Mazza, restaurateur italo-bisontin.
Légère inquiétude aussi pour Franco Mazza, le patron du restaurant Osteria Enoteca Italiana. S'il n'est pas retourné en Italie depusi 2018, il prend régulièrement des nouvelles en Calabre de sa soeur et sa mère, 90 ans. "Le sud est moins touché que le Nord, mais quand même, dit-il." Par ailleurs, le restaurateur n'a pas reçu sa livraison de sauce tomate et huile d'olive, en provenance des Pouilles. "Je suis un petit peu coincé, même s'il m'en reste encore, se désole-t-il. Au pire, j'irais chez Métro, ils ont de la réserve ! Mais j'espère surtout que les gens ne vont pas commenser à se méfier des Italiens et déserter nos commerces à cause du virus..."
Des réserves, le gérant du restaurant Al Sirocco, Daniele Nanni, en a faites, mais pour la maison ! "J'ai dit à mon fils qu'on allait acheter des tomates, de la farine et des pâtes pour chez nous, raconte-t-il. Quand on voit la situation en Italie...Toute ma famille qui travaille aussi dans la restauration est confinée chez elle. Alors, autant prendre les devants au cas où la même chose se produirait ici. !"