La fin du confinement commence le 11 mai. Si pour certains cette période a été vécue comme une torture, pour d’autres elle a eu un impact positif. Un retour à la vie "d'avant" ? Très peu pour eux !
Exhiber le bonheur de son confinement, cela peut en heurter certains.
Car au-delà de ceux qui étalent leur bonheur dans leur lieu de résidence à la campagne, photos à l’appui, il y a ceux pour qui le confinement a donné un tournant positif à leur vie.
Retrouvailles en famille, réorganisation du temps de travail... cette période a permis une remise en question personnelle et professionnelle.
"Pas envie d'être déconfinée !"
Hortense (le prénom a été changé) tient avec son mari une boulangerie dans un petit village en Saône-et-Loire.Ils font partie des commerces "de première nécessité" et ils ont dû adapter leur mode de travail et leurs horaires.
Si les débuts ont été un peu rudes pour s'organiser entre le magasin et la gestion des enfants à la maison toute la journée, pour eux, la période de confinement a été une vraie révélation.
Avant le confinement, Hortense et son mari avaient un rythme soutenu entre la gestion de la boulangerie-pâtisserie, les enfants, les dimanches passés en famille, entre amis ou... écrasés de fatigue dans le canapé !On va se balader un petit peu plus chaque jour avec les enfants... et on se rend compte que c'est un plaisir d'être les quatre ensemble
La réduction de leurs horaires leur a ouvert les yeux sur cette vie à 100 à l'heure.
Ils ont décidé de fermer à 18h leur boutique pendant cette période plutôt qu'à 19h comme auparavant.
Cette petite heure-là, elle est peut-être pas nécessaire. C'est l'heure qui nous tue !
Si financièrement ça tenait comme ça, je préfèrerai rester comme ça et profiter de choses plus simples et être moins fatiguée.
Confinement rime avec… épanouissement
Hortense confie n'avoir jamais pris le temps le temps de marcher, de vivre, de prendre des moments pour elle et les siens avec ce métier très chronophage.Depuis le début du confinement, les moments en famille sont pour elle des moments privilégiés.
C'est l'occasion aussi pour elle de faire un point sur sa relation avec "les autres" en général.Le temps passe plus doucement, ça recharge les batteries moralement !
Pendant cette parenthèse forcée, Hortense fait le point sur ce qu'était leur vie "avant".
Revenir aux choses essentielles, ne plus se perdre en obligations sociales, c'est un nouvel objectif pour elle.
C'est pas la vie d'être tout le temps avec des gens, d'être obligés d'être d'accord avec eux pour ne pas se disputer... on est la génération qui aime être aimée...
Une remise en question
Le confinement a permis à certains d'entre nous de faire un tri entre « l’essentiel et le superflu ».
Dans leur boutique, Hortense et son mari ont également décidé de réorganiser leur activité.
Moins de choix mais plus de produits de saison, c'est devenu une logique pour eux.
Ils veulent faire plus de produits locaux et saisonniers.
En ce moment c'est la saison des fraises, mais on a annoncé à nos clients que bientôt ça serait fini !
Le déconfinement, une angoisse ?
Quand le confinement sera levé, nous allons pouvoir ressortir, en respectant bien entendu les consignes sanitaires.
L'occasion de reprendre les transports, fréquenter certains lieux publics, les lieux de travail... Et cela peut engendre des angoisses, de l'anxiété.
La peur tout d'abord d'être contaminé par quelqu'un, car rappelons-le, l'épidémie n'a pas disparu.finalement le après confinement me fait peur car je vais retrouver une vie que je n’aimais pas
— theo (@DefranceTheo) May 2, 2020
Pour certains, après ces deux mois "isolés", cela peut également générer une agoraphobie (peur de la foule) ou encore une anthropophobie (la peur des gens).