Coronavirus Covid-19 : pourquoi y a-t-il encore tant d'offices religieux sur internet à l'heure du déconfinement ?

Le gouvernement a autorisé la reprise des offices religieux en présence des pratiquants. Mais, même si l’épidémie de coronavirus covid-19 diminue d’intensité, de nombreux lieux de culte n'ont pas repris leurs activités habituelles et poursuivent les célébrations via internet.
 

A quelles conditions les lieux de culte peuvent-ils accueillir du public ? 


Un décret publié au journal officiel samedi 23 mai 2020 a autorisé la reprise sous conditions des offices religieux en présence du public.

Le gouvernement aurait préféré attendre le 2 juin, afin de pouvoir mesurer les effets du déconfinement sur la contagion du virus.
Mais, le Conseil d'Etat a ordonné de lever l'interdiction totale de réunion dans les lieux de cultes, une mesure qui avait été prise pour lutter contre l’épidémie de covid-19 qui a fait plus de 28 000 morts en France.

Le décret paru le 23 mai précise que les fidèles doivent porter un masque de protection, se désinfecter les mains, respecter les gestes barrières et la distanciation physique. Il faut aussi réguler les flux aux entrées et sorties du lieu de culte, pour ne pas dépasser une jauge maximale de fréquentation. Le seuil de 4m² par personne a été retenu.
 

 

Pourquoi les églises rouvrent-elles seulement peu à peu ?

Le coup d’envoi du déconfinement religieux en France tombe en plein week-end de l'Ascension

Des catholiques ont pu se rendre à la messe. C’était le cas à Saint-Seine-L’Abbaye, en Côte-d’Or dimanche 24 mai.
Mais, ce retour dans les églises se fait à pas comptés. "Chaque évêque avec ses prêtres va déterminer les lieux où ça peut reprendre, prudemment et progressivement" jusqu'à la Pentecôte", dimanche 31 mai, a expliqué Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France.

"Le temps n’est pas encore venu d’un changement radical", estime également Mgr Roland Minnerath, archevêque du diocèse de Dijon. "Les mesures qui sont annoncées vont nous permettre petit à petit de rouvrir nos églises, mais ce seront encore des célébrations en nombre réduit. Il faut que nous puissions accepter cela. Je recois beaucoup de demandes de personnes qui me disent "mais, pourquoi vous ne défendez pas la liberté religieuse, la liberté de culte ? " Mais, ce n’est pas la liberté religieuse qui est attaquée. C’est la liberté de réunion et de déplacement qui est limitée pour que nous ne contribuions pas à diffuser le virus. Nous devons prendre nos responsabilités", ajoute Mgr Roland Minnerath.  
 
Il faut dire que tout le monde a encore en mémoire le rassemblement de l’église évangélique Porte ouverte chrétienne à Bourtzwiller (Mulhouse) entre le 17 et le 24 février.
C’est là qu’un grand nombre de personnes ont été infectées par le coronavirus covid-19 et ont ensuite essaimé à travers le pays, notamment en Bourgogne-Franche-Comté. 
La crainte que la reprise des cérémonies cultuelles crée de nouveaux foyers d'infection est donc dans tous les esprits.
 

 

Quelle date préconise le Conseil français du culte musulman pour une reprise progressive ?


C’est pourquoi les autorités musulmanes, elles aussi, jouent la carte de la prudence en ce dimanche de l'Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan.
Les fidèles ont été appelés à faire la prière chez eux et à ne pas se rendre dans les mosquées.

"Constatant aujourd’hui qu’il est difficile de respecter les conditions de sécurité et par crainte de créer des frustrations en ne pouvant accueillir tous les fidèles", la JMFB ( Jeunesse Musulmane de France en Bourgogne) a demandé de "faire encore preuve de responsabilité et de patience face à la difficulté d’assurer la prière collective de l’Aid El Fitr. La prévention est un devoir civique et un devoir religieux et la préservation de la vie humaine reste toujours la priorité ", rappellent les responsables de l’association.
Ils ont donc invité les fidèles à "une exhortation par vidéoconférence dimanche à 9h du matin, même si cela ne remplace pas le discours de l’Aïd".

De son côté, le Conseil français du culte musulman recommande vivement "d'envisager une reprise progressive à partir du 3 juin".

Les autorités juives partagent le même avis. Il ne faut pas "se ruer sur la réouverture des synagogues", répète le grand rabbin de France Haïm Korsia.

 

 

Le boom des cérémonies cultuelles sur le web et au téléphone

En attendant le retour à la normale, les fidèles de toutes les religions sont appelées à vivre leur foi par le biais d’internet.

Chez les catholiques, depuis le début de la crise du coronavirus, de nombreuses paroisses organisent des messes en direct, certaines tous les jours et les autres le dimanche.
Dans le diocèse de Côte-d’Or, à Nuits-Saint-Georges, la messe est célébrée chaque jour en direct sur Youtube par le père Vincent Richard.
D’autres proposent des homélies sur YouTube ou Facebook. C’est le cas, entre autres, des paroisses Dijon Saint-Bernard et Fontaine-lès-Dijon qui diffusent, sur Youtube, la messe en direct tous les dimanches, ainsi qu’une mini-homélie par jour.


Pour ceux qui n’ont pas d’acccès au web, la retransmission est parfois proposée par téléphone.
Ainsi, une version condensée du culte en 20 minutes est disponible, par exemple, pour les paroissiens protestants de Dijon et Beaune en Côte-d’Or.

Quant aux pratiquants du temple bouddhiste de Paldenshangpa La Boulaye, en Saône-et-Loire, ils sont invités à suivre le maître Kalou Rimpoche en direct sur sa page Facebook chaque dimanche vers 15h30.

 


 
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