Une boite et une seule par professionnel de santé, délivrée en pharmacie sur présentation d'une carte professionnelle de médecin, infirmier, sage-femme, kinésithérapeute, dentiste. C'est déjà bien, mais les médecins généralistes craignent d'être vite à court.
Dix boites de 50 masques anti-projection. Soit 500 masques. C'est la quantité reçue mercredi 4 Mars dans cette officine de Chenôve. Dix boites issues du stock d'Etat, exclusivement réservées aux professionnels de santé.
Sur les dix boites, neuf ont été délivrées. Une est restée en pharmacie, comme le veut la consigne d'utilisation de ces masques. Car les officines doivent pouvoir équiper un patient qui se présenterait avec des symptômes du coronavirus, en attendant de contacter le centre 15.
A Chenôve où un médecin a été contaminé par un patient porteur du virus, un autre médecin généraliste qui exerce au sein de l'association SOS Médecins, a dénoncé la semaine dernière le fait qu'il travaillait sans masque, sans protection face à des patients qui pouvaient présenter des symptômes du Covid-19.
" J'avais le 06 de Michel Cymes, explique le Dr Shirrer, et la semaine dernière voyant qu'on avait pas de masque je lui ai envoyé un SMS en lui disant que j'étais médecin généraliste et qu'en pleine épidémie je n'arrivais pas disposer de masque. (...) Si vous pouviez faire quelque chose pour nous, ce serait gentil de votre part. "
Le déblocage de masques de protection pour les professionnels de santé est bien accueilli mais les médecins restent inquiets. Une boîte de 50 masques risque de passer très vite. Si le médecin peut utiliser le même masque pendant quatre heures (durée maximale d'efficacité), c'est un masque par patient présentant des symptômes grippaux.
Tout dépend du rythme de réapprovisionnement des officines pharmaceutiques.
Reportage : C. Jouret - G. Desmalles
Montage : V. Jonnet
avec
- Emmanuel Debost : médecin généraliste référent de l'URPS médecins libéraux
- Laurent Schirrer : médecin généraliste - SOS Médecin