Côte-d'Or : venu s'installer à la campagne, il ne supporte plus les tirs d'effarouchement contre les corbeaux

Un habitant de Neuilly-Crimolois en Côte-d'Or s'insurge dans une lettre ouverte contre les tirs d'effarouchement réalisés par les agriculteurs pour protéger leurs cultures des corbeaux. Ces oiseaux sont pourtant de plus en plus problématiques pour les exploitants.

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Lorsqu'il quitte la banlieue parisienne pour s'installer à Neuilly-Crimolois, dans la périphérie de Dijon, Bernard Gavignet recherche un lieu de vie calme. Mais la retraite de cet ex-journaliste de Radio France est vite perturbée par les moyens mis en œuvre pour lutter contre les corbeaux.

Considéré comme nuisible, cet oiseau tourmente les agriculteurs et leurs cultures. Auparavant, les exploitants régulaient la population de corbeaux à l'aide d'un produit nommé "Corbodor", ou "Corbeau-dort". Suite à son interdiction en France, ils se voient obligés de mettre en place des canons d'effarouchement. Ces dispositifs sont construits à l'aide de bouteilles de gaz et reliés à un mécanisme de façon à générer des détonations pour effrayer les oiseaux.

"Où est la qualité de vie ?"

Dans une lettre ouverte adressée aux candidats des élections départementales et régionales 2021, Bernard Gavignet se plaint de ces canons d'effarouchement. Il ne met pas en cause le fait que les agriculteurs doivent défendre leurs cultures. Il s'insurge cependant contre la nuisance sonore occasionnée.

"Pour que les corbeaux ne mangent pas leurs céréales, [les agriculteurs] ont dû installer un système qui provoque des détonations de 7h à 21h avec une fréquence irrégulière de 5 à 15 minutes", écrit-il. "Pendant presque un mois, j'ai dû subir toute la journée ces explosions. De quoi devenir fou !" Il ajoute que les bruits d'explosion ont fait fuir les corbeaux dans son propre cerisier, qui a été intégralement dépouillé de ses fruits. "Il ne me reste plus qu'à acheter des cerises traitées en provenance d'Espagne", s'agace-t-il. "C'est ça l'écologie en 2021 ?"

Face à ces dispositifs, le retraité espère une réponse des pouvoirs publics. "Les élus départementaux et régionaux doivent défendre la qualité de la vie des Bourguignons. Où est la qualité de vie dans tout ça ?" Il précise qu'il ne compte pas abandonner son combat, et que s'il reste sans réponse de la part des candidats et futurs élus, il n'hésitera pas à contacter la préfecture.

Les agriculteurs dans l'impasse

Cyrille Fevre, agriculteur à Brazey-en-Plaine, admet que les canons d'effarouchement engendrent des nuisances sonores. Il questionne lui-même leur efficacité. "Ça ne marche pas trop mal pendant trois ou quatre jours, puis après les corbeaux mangent au pied du canon. Ou alors ils vont un kilomètre plus loin dans le champ du voisin."

Il se désole cependant du manque d'aides et de moyens pour lutter efficacement contre le problème. Il estime que chaque année, il doit dépenser 200 euros en semence pour replanter plus d'un hectare de cultures.

"Pour ces histoires de corbeaux, on est aidé par notre propre portefeuille, on ne nous aide pas", déclare-t-il. "Prenez les canons : c'est au minimum 300 euros de notre poche. Et il y a des gens qui les détruisent ou piquent les bouteilles de gaz parce que ça leur fait de la pollution sonore. Ils pourront venir se plaindre qu'on les pollue quand il faudra importer toute leur nourriture de Chine, parce qu'on ne peut plus faire pousser suffisamment."

Comment contrer le problème des corbeaux ?

Avec l'interdiction du "Corbodor", les exploitants ne sont plus en mesure de réguler les populations de corbeaux. Comme ceux-ci ne possèdent pas de prédateurs naturels, ils pullulent et envahissent les cultures.

"Vous mettez 30 corbeaux dans une parcelle de maïs et ils bouffent tout", explique Cyrille Fevre. "Même en dehors des champs, ils bouffent les joints de fenêtres, de voitures... On ne souhaite pas leur extermination, mais il faut qu'ils soient régulés. Ça ne gêne pas que les paysans."

Selon l'exploitant, la seule solution qu'il reste pour contrôler les populations de ces oiseaux passe par le fusil de chasse. Une convention entre la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) et la Fédération Départementale des chasseurs (FDC) est par ailleurs signée en Côte-d'Or et Saône-et-Loire. Elle permet aux chasseurs d'aider les agriculteurs à réaliser des tirs sur les corbeaux.

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