9 enseignants en arrêt maladie : quand la situation d'une école de Chenôve atteint "le point de non-retour"

En raison de "violences physiques et psychologiques", neuf des 14 membres de l'équipe éducative de l'école Bourdenière de Chenôve (Côte-d'Or) sont en arrêt maladie depuis début février. Les parents d'élèves dénoncent le manque de moyens pour accueillir certains enfants qui présentent des troubles et qui ont des besoins spécifiques.

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Le vase a finalement débordé lundi 5 février. Comme chaque matin, les parents d'élèves scolarisés à l'école Bourdenière de Chenôve (Côte-d'Or) déposent leurs enfants devant l'établissement. Mais ce jour-là, une surprise - mauvaise - les attend : neuf enseignants et une accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH), se trouvent en arrêt maladie.

En cause, une situation "dramatique" pour le personnel, qui a progressivement dégénéré au fil des mois. Depuis plusieurs années, l'école accueille en effet des enfants avec des besoins spécifiques, c'est-à-dire avec des troubles de comportement ou de l'apprentissage. "L'équipe éducative a fait tout son possible pour assurer leur prise en charge", explique Cécile Baert, représentante des parents d'élèves. "Mais les troubles de certains nécessitent un accompagnement trop important par rapport aux moyens disponibles. Lundi, ça a été le point de non-retour."

Face à cet état de fait, les personnels sont poussés à bout. D'autant que les violences à l'égard des enseignants se sont multipliées depuis la rentrée : d'abord psychologiques, puis physiques. "On a par exemple appris que certains de ces élèves aux besoins spécifiques sortaient de classe en courant et criant, ce qui contraint les enseignants à se précipiter derrière eux en laissant les autres élèves à leurs collègues. Les choses sont ingérables", soupire Cécile Baert.

Une manifestation devant l'école jeudi matin

En conséquence, les parents ont alerté l'inspection académique. Dans une lettre, ils ont plaidé pour une meilleure prise en charge des enfants troublés. "Nous insistons sur l'impact pour les autres enfants de l'école, témoins de ces violences quotidiennes, ce qui influe sur leurs apprentissages et de façon plus dramatique pour notre société, dans leur capacité à bien vivre ensemble", ont-ils écrit.

La sécurité de tous les enfants de l’école est mise en jeu quand le personnel présent sur place n’est pas en nombre suffisant pour assurer l’accueil de tous. Nous ne pouvons attendre qu’un événement grave intervienne pour agir !

Les représentantes des parents d'élèves de l'école Bourdenières,

dans une lettre adressée à l'inspection académique

Une délégation a été reçue par l'inspection académique mardi 6 février. "On a vraiment l'impression d'avoir été entendus", indique Cécile Baert. "On a pu faire part de nos idées au cours d'un vrai dialogue avec l'administration et on entend qu'ils réfléchissent à des amorces de solutions." Parmi les idées proposées, la mise en place d'un emploi du temps adapté pour la prise en charge des enfants qui posent problème, avec la présence d'éducateurs spécialisés. 

Contactée, l'inspection acadamédique n'a quant à elle pas encore répondu à notre demande d'information sur les solutions envisagées.

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Afin d'alerter sur la situation, notamment les parents d'élèves qui n'en auraient pas connaissance, une action a eu lieu ce jeudi 8 février à 8h30 devant l'école. Des banderoles ont été dressées devant les grilles. Des tracts ont également été distribuées et le maire de Chenôve, Thierry Falconet, était présent.

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