Le temps sec et ensoleillé favorise cette année un démarrage précoce de l'entrée en pollinisation des noisetiers, des aulnes et des cyprès. Autant d'essences qui peuvent provoquer des allergies chez les personnes sensibles, d'autant plus lorsque le vent souffle fort. Un problème de santé publique qui concerne chaque année de plus en plus de personnes.
Le nez qui pique, les yeux qui pleurent, ou encore des difficultés respiratoires. Depuis quelques jours, les personnes sensibles aux pollens ont bien remarqué le démarrage précoce de la période de pollinisation 2023.
En cause, les conditions météorologiques depuis le début de l'année en Bourgogne et partout en France : une large période ensoleillée et douce en janvier, conjuguée en février à un déficit hydrique marqué. Autant de facteurs qui ont poussé les aulnes, noisetiers et cyprès à entrer en floraison avec près de trois semaines d'avance en Bourgogne, six semaines pour certains endroits en France.
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Nous sommes clairement entrés dans un pic de pollinisation
Docteur Court-Devilliers, allergologue à la Clinique du Parc Drevon, Dijon
Dans le cocktail allergisant que l'on trouve actuellement dans l'air, se mélangent les pollens des noisetiers et des aulnes auxquels s'ajoute celui des cyprès. Cette essence, habituellement méridionale, remonte progressivement vers notre région du fait du dérèglement climatique. "Il faudra bientôt l'inclure dans les protocoles de désensibilisation que nous proposons à nos patients", relève l'allergologue, qui a vu cette année les appels se déclencher dès début février pour les premiers symptômes allergiques.
Ne pas sortir par grand vent et porter un masque et des lunettes
Pour se prémunir d'une trop grande gêne, le docteur Court-Devilliers donne plusieurs recommandations aux personnes sensibles d'éviter de sortir quand le vent souffle et d'éviter de faire sécher le linge en extérieur. Porter des lunettes et un masque peut se révéler utile, tout comme se laver régulièrement le nez et le visage avec du sérum physiologique. Quant au sport en extérieur, il conduit à une sur-ventilation qui pourrait s'avérer préjudiciable, donc il vaut mieux l'éviter.
"En cas d'inconfort et lorsque votre médecin ne peut pas vous recevoir, n'hésitez pas à passer en pharmacie pour y trouver des collyres et des antihistaminiques en vente libre", conseille l'allergologue, qui insiste sur le fait que les personnes asthmatiques doivent s'attacher à surtout bien suivre leur traitement.
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Et bientôt le retour du bouleau...
Pour se rassurer, on peut se dire que la période des allergies aux pollens de noisetiers, d'aulnes et de cyprès n'est que passagère. Mais ce n'est malheureusement qu'un début. Viendra bientôt le tour du bouleau et du frêne, qui séviront jusqu'à fin mai, puis celui des graminées et du plantin, qui prendront le relais des arbres.
Selon le docteur Court-Devilliers, la population française présente chaque année de plus en plus d'individus allergiques. "Une personne sur trois est allergique à quelque chose, tout type d'allergies confondues. Il y a les allergies alimentaires, respiratoires, médicamenteuses, hyménoptériques (guêpes, abeilles et frelons), les allergies de contact..."
