La plupart des organisations syndicales de l'Éducation nationale a appelé à poursuivre la grève du 20 au 22 mars, en opposition à la réforme des retraites et au nouveau calendrier du Bac. Une mobilisation qui pourrait perturber les épreuves de spécialité, qui débutent ce lundi.
Les épreuves de spécialité se dérouleront-elles un jour normalement ? Tour à tour annulées puis reportées du fait de l'épidémie de Covid-19, leur déroulement pourrait à nouveau être fortement perturbé cette année. À cause, cette fois-ci, de l'opposition à la réforme des retraites, exacerbée par l'utilisation de l'article 49-3 par Élisabeth Borne, jeudi 16 mars.
En réaction à ce passage en force, la quasi-totalité des syndicats de l'Éducation nationale appelle à la grève des surveillances du 20 au 22 mars. L'occasion de protester également contre le nouveau calendrier du bac, mis en place par la réforme Blanquer, auquel une partie du personnel enseignant est opposé, comme nous vous l'expliquons dans cet article.
Bloquera, bloquera pas ?
Un document non-exhaustif de l'intersyndicale, que nous avons pu consulter, fait état de nombreux grévistes dans plusieurs établissements de Saône-et-Loire notamment. Au lycée Pontus de Tyard à Chalon-sur-Saône, ils seraient ainsi une quinzaine de professeurs à faire grève, tandis qu'au lycée Léon Blum du Creusot, "une bonne partie de ceux qui surveillent" aurait choisi de ne pas chaperonner les épreuves.
Ce n'est pas une grève massive qui posera problème sur l'ensemble du département ou de l'académie.
Amélie Hart,représentante départementale SNES-FSU en Côte-d'Or
En pratique toutefois, il n'y a pas "de lycéen empêché" selon Pierre Geziek, membre du secrétariat du SNES-FSU de l'académie de Dijon. "On n'a eu aucun écho de blocage de lycée", indique-t-il. "En Saône-et-Loire par exemple, les professeurs se déclarant grévistes le font aussi pour illustrer des situations locales, comme des fermetures de classes."
"Ce n'est pas une grève massive qui va poser problème sur l'ensemble du département ou de l'académie. Nous ne sommes pas partis pour avoir des perturbations majeures", ajoute Amélie Hart, responsable du syndicat en Côte-d'Or. De son côté, le rectorat de Dijon indique n'avoir pour l'heure aucun chiffre de grévistes à communiquer, ceux-ci s'étant déclarés à leur prise de fonction aux centres d'examen.
"Notre but n'a jamais été de pénaliser les élèves"
Si cette mobilisation ne s'annonce pas comme la plus suivie, c'est aussi pour "correspondre à la volonté de l'intersyndicale d'attendre jeudi prochain", affirme Jérôme Naine, secrétaire académique Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale (SNPDEN). Le 23 mars est en effet la date retenue par les différents syndicats pour une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites... date choisie notamment "pour ne pas chevaucher la période des épreuves du bac."
Au sein du système éducatif, tous sont conscients que ça peut causer des difficultés aux élèves.
Jérôme Naine,secrétaire académique du SNPDEN
"Nous n'avons par pour objectif de bloquer le bac", assure Pierre Giezek. "Il est simplement de notre responsabilité syndicale d'offrir la possibilité aux collègues qui le souhaitent d'être grévistes. C'est un jour de grève comme un autre."
Une position également défendue par Amélie Hart : "on veut dire qu'il ne faut pas se mettre de barrière morale si on veut faire grève ce jour-là, pas plus qu'il n'y a de barrière légale. Notre objectif n'a jamais été pénaliser les élèves." "Au sein du système éducatif, tous sont conscients que ça peut causer des difficultés aux élèves, qui ont déjà la difficulté de passer ces épreuves très tôt", complète Jérôme Naine.
Des solutions de secours
Reste que pour pallier les potentiels professeurs grévistes, les chefs d'établissements ont prévu des surveillants supplémentaires. "Quand on a 10 salles d'examen, il faut 20 enseignants pour les surveiller", précise Jérôme Naine. "D'ordinaire, on en prend quatre de plus, au cas où. Là, évidemment, on a surbooké pour avoir de la réserve."
En parallèle, des aménagements de temps peuvent être mis en place pour ceux qui arrivent en retard aux épreuves, en raison des grèves dans les transports. Ces retards ne doivent cependant pas dépasser une heure. Le cas échéant, les élèves pourront ainsi bénéficier d'un temps supplémentaire équivalent à leur retard à la fin de l'épreuve. Aucun document justificatif ne leur sera demandé.