Les élus de l'agglomération Beaune Côte et Sud veulent sauver la desserte TGV. Ils demandent à la SNCF de revenir sur la suppression décidée en août dernier des trois derniers TGV qui s'arrêtaient encore dans la capitale des vins. Ils craignent des conséquences importantes sur le tourisme local.
Le TGV à Beaune c'est fini, la mesure temporaire est en passe de devenir définitive. C'est un coup dur pour le tourisme. Par exemple, à l'hôtel cinq étoiles Le Cep, 80% de la clientèle est étrangère. Les touristes transitent par Paris et la desserte de la ville par le train était un réel atout.
Mais ici, on redoute surtout l'impact sur la clientèle d'affaire. "On a des Parisiens qui venaient en séminaire. En partant le matin tôt, ils étaient devant la cheminée ici à 9h30. Ils commençaient par une pause café et partaient en réunion. Ça leur permettait de faire un séminaire sur une seule nuit. Mais ils la faisaient à Beaune parce qu'on était dans le bon rayon d'action, précise Jean-Claude Bernard, le directeur général de l'hôtel Le Cep. "Le fait de ne plus avoir le train qui vient jusqu'ici, ça change beaucoup la donne"
"Beaune c'est deux millions de touristes"
Les cartes devraient être rebattues en effet. Hôtels, bars, restaurant, boutiques, c'est toute la chaîne des professionnels du tourisme qui risque d'en pâtir. "On est bien situé vers un lieu touristique très important comme les Hospices de Beaune, indique Isabelle Chevalier, responsable de caisse à la cave à vins et librairie Athenaeum. Je pense que ça peut amener moins de touristes."
Moins de touristes, c'est la crainte des élus de la communauté d'agglomération Beaune Côte et Sud qui l'ont fait savoir par une délibération. Cette modification est inacceptable selon eux, ils demandent le rétablissement de la desserte.
"La SNCF a décidé purement et simplement que les touristes ne l’intéressaient pas. Beaune c'est deux millions de touristes. Donc c'est effectivement une destination importante, à condition d'adapter les horaires et de faire que les TGV soient bien sûr compatibles et qu'il n'y ait pas de rupture de charge. Qu'on n'ait pas besoin de changer, de prendre un TGV puis un TER. Donc la SNCF est entre guillemets devant ses responsabilités", explique Alain Suguenot, le président de la communauté d'agglomération et maire de Beaune.
En août dernier, la SNCF invoquait un manque de clients pour cette liaison qui desservait la ville une fois par jour le vendredi, le samedi et le dimanche. La crise sanitaire a semble-t-il eu raison des derniers TGV beaunois. La ville reste desservie par le réseau TER Bourgogne-Franche-Comté, avec des liaisons vers Dijon, Nevers, Lyon ou Paris.