Le 31 juillet 1982, 53 personnes - dont 44 enfants qui partaient en colonie de vacances - sont mortes suite à un carambolage sur l'A6, près de Beaune. Cet accident de la route reste le plus meurtrier de France.
Qu’est-ce qui a provoqué l’accident de Beaune en 1982 ?
Un mémorial, situé sur l’aire Curney, sur l’autoroute A6, rappelle le drame qui s’est produit le samedi 31 juillet 1982 lors du traditionnel chassé-croisé entre les juillettistes et les aoûtiens.Ce soir-là, le trafic était dense et il pleuvait. Il était environ deux heures du matin quand un ralentissement a provoqué un carambolage. Deux cars qui transportaient des enfants de la commune de Crépy-en-Valois, dans l'Oise, sont entrés en collision avec deux voitures. Les véhicules ont pris feu.
Les occupants du premier bus ont pu être évacués. En revanche, les passagers du second car n’ont pas réussi à quitter le véhicule : 44 enfants, deux moniteurs et deux chauffeurs sont morts dans l'incendie. Le bilan est lourd aussi pour les voitures impliquées : cinq occupants sont morts.
A ce jour, l’accident de Beaune reste la plus grande catastrophe routière française.
Qu’est-ce qui a changé après l’accident de Beaune en 1982 ?
Suite à ce terrible accident de la route, la réglementation a changé et plusieurs mesures ont été prises pour améliorer la sécurité des transports en autocars :-Des limitateurs de vitesse ont été installés sur les poids lourds et les autocars.
-Des mesures ont été prises pour renforcer la solidité des structures des autocars : utilisation de matériaux incombustibles et non toxiques, pose de pare-brise en verre feuilleté…
-Le temps de conduite des chauffeurs a été réduit.
-Les transports d’enfants en autocars sont interdits lors des grands week-end de chassé-croisé.
-La vitesse maximale pour les cars a été réduite.
-Par temps de pluie, les limitations de vitesse pour tous les véhicules ont été réduites à 110 km/h sur autoroute et à 80 km/h sur route.
Qu’est-ce qu’il reste encore à changer aujourd’hui ?
En général, il n’y a pas une seule cause à un accident de la route. Mais, à Beaune en 1982, il y a eu environ 17 facteurs qui ont entraîné ce terrible accident. L'enquête avait révélé, par exemple, que le système de freinage d'un des cars était défectueux.Mais, "la problématique majeure, c’est que les enfants sont montés dans le car par l’avant et qu’au moment de la catastrophe, ils ont voulu sortir par où ils étaient montés. Mais, cette sortie était totalement bloquée par un véhicule et par le feu, ce qui explique le très grand nombre de victimes dans l’autocar", déclare l’acccidentologiste Patrick Botto, interviewé par France 3 Hauts de France.
Pourtant, il y avait un autre moyen de sortir.
"La porte arrière était ouverte. Il y avait un moniteur à l’arrière qui a fait sortir des enfants. Mais, il a expliqué qu’il devait les arracher un à un car, instinctivement, ils voulaient sortir par où ils étaient montés."
Pour ce spécialiste des accidents de la route, "il y a un problème d’information qui est majeur". "Il faut donner aux passagers des autocars la même information qu’aux passagers des avions", insiste Patrick Botto.
"Il faut dire aux gens : « la ceinture de sécurité est obligatoire pendant tout le voyage », « voilà où se trouvent les issues de secours et vous êtes priés de regarder où se trouve l’issue la plus proche de votre place ». Si on avait fait ça à Beaune, on n’aurait pas eu le même bilan."
Un "Mémorial pour l’avenir" sur l'autoroute A6
En 1985, un "Mémorial pour l’avenir" a été édifié sur l'autoroute A6. Il se situe sur l’aire du Curney, sur la commune de Merceuil, qui est proche du lieu de l’accident de Beaune.Depuis, les voyageurs de passage sur l’aire peuvent se recueillir devant les noms des victimes de cette tragédie. Certaines familles avaient perdu plusieurs enfants qui étaient en route pour une colonie de vacances en Savoie.
Pendant des années une cérémonie du souvenir a eu lieu chaque 31 juillet sur l’aire de Curney, en présence d'une délégation de Crépy-en-Valois.