Ce lundi 2 décembre, peu avant 15 heures, un avion privé s'est écrasé dans les vignes près de Magny-lès-Villers, entre Beaune et Nuits-Saint-Georges en Côte-d'Or. Les circonstances de l'accident demeurent inconnues, mais plusieurs éléments permettent de mieux comprendre ce qu'il s'est passé.
Le calme du vignoble Bourguignon a été brutalement troublé ce lundi après-midi. Un avion privé s'est crashé dans les vignes à proximité de Magny-lès-Villers.
Un avion privé parti de Beaune
On en sait plus sur l'appareil qui s'est écrasé. Il s'agit d'un Cessna 340A, un avion bimoteur, immatriculé N340GJ. Si l'on se réfère au site FlightAware, l’avion serait la propriété de la SCH aviation Inc Trustee, une société basée à Norfolk, au Royaume-Uni.
Selon le site FlightRadar qui répertorie et horodate les vols et les trajectoires précises, l'aéronef a décollé vers 14h06 à proximité de Beaune. La localisation de son point de départ semble correspondre à l'aéroport de Beaune Challanges. Contactés, les responsables de la piste d'envol n'ont pas répondu à nos sollicitations.
Peu après son départ, l'appareil a réalisé plusieurs cercles irréguliers dans les airs au sud de Beaune, notamment en direction de Chalon-sur-Saône, avant de repartir brusquement vers le nord. L'avion privé est alors passé une première fois au-dessus du secteur de Magny-lès-Villers. Il a légèrement dévié pour éviter l'aire urbaine de Nuis-Saint-Georges puis est reparti en direction de l'ouest de Dijon.
Arrivé au-dessus de Velars-sur-Ouche, nouveau changement radical de trajectoire : l'appareil repart vers le sud. À 14h56, l'icône jaune s'immobilise sur la carte de FlightRadar à l'endroit qui correspond au lieu du crash. Il s'agit d'une parcelle de vignes du Domaine Cornu, basé à Magny-lès-Villers, l'entreprise a confirmé l'information à France 3 Bourgogne ce mardi matin, mais le propriétaire ne souhaitait pas s'étendre sur la question pour le moment.
"Je l'ai entendu cet avion"
Dans son sillage, l'avion n'a, semble-t-il, pas interpellé de témoin. En revanche, ce pilote de l’aéroclub de la Côte-d’Or de Darois était à Talant quand il a remarqué les premiers signes de la présence de l’appareil. Et déjà, les conditions du vol lui sont apparues comme étranges.
"Je l’ai entendu cet avion", martèle-t-il. "J’ai dit 'qu’est-ce qu’il fait là'. Il n’était pas bien haut, je ne l’ai pas vu, je n’ai fait que l’entendre."
Ce lundi, les conditions météorologiques n'étaient clairement pas idéales. Le brouillard et la luminosité faible sont-ils les causes de l'accident ? Impossible à dire. Pourtant, le pilote l'affirme : "Il ne faisait pas beau, ce n’était pas un temps pour voler." À l'aéroclub de Darois par exemple, les zincs étaient cloués au sol : "Chez nous, c’était bâché. Il n’y avait pas d’avion qui volait."
Pour que les deux moteurs s’arrêtent en même temps il faut quand même y mettre de la volonté.
Pilote de l'aéroclub de la Côte-d'Or
Pour le moment, aucune information ne permet de savoir si l’avion volait sous régime IFR (Instrument Flight Rules) ou VFR (visual flight rules). Pour rappel, le régime IFR permet de voler dans des conditions météorologiques dégradées, alors que le mode VFR ou vol à vue, ne peut être réalisé que dans des conditions optimales.
En attendant les conclusions de l'enquête menée par la gendarmerie et les services spécialisés de l'aviation civile, les circonstances du crash restent encore un mystère. "Comme c’est un bimoteur, vous avez de l’huile. Le pilote s’est peut-être trompé de sélecteur de réservoir", théorise le pilote.
Les deux passagers à l'hôpital
Le pilote et le copilote de l'appareil qui s'est écrasé ont été transportés en urgence absolue à l'hôpital. Ils avaient réussi à s'extraire de l'avion avant l'arrivée des secours.
Pour rappel, la coque de l'aéronef était en proie aux flammes. Près de 24 sapeurs-pompiers sont alors intervenus à l'aide de 10 engins depuis les casernes de Beaune, Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin et Bligny-lès-Beaune.