Le département de la Côte-d'Or ne doit pas que son nom et sa renommée aux vignes. Il leur doit aussi des milliers d'emplois. Plus de 9 000, dont 7 000 emplois salariés permanents et la plupart, sans surprise, autour de Beaune.
La Côte-d'Or compte aujourd'hui 1 200 exploitations viticoles. Ces domaines sont, sans surprise, les premiers employeurs de la filière vitivinicole, avec 2 650 salariés permanents sans compter les saisonniers pendant la période des vendanges.
Des emplois directs, mais il y a tous les autres. "Que ce soit les cuves, le matériel, la mécanique, les fûts, c'est vrai que ça fait travailler énormément de monde, détaille Guillaume Glantenay, viticulteur dans les côtes de Beaune. Et même derrière en aval, bouteille, capsules, étiquettes, bouchons, tout ça fait travailler énormément de monde."
Sans surprise, c'est autour de Beaune que se concentre la plupart des emplois de la filière. Dans la capitale des vins de Bourgogne, 22 % des salariés occupent un poste lié à la production viticole.
Parmi les plus gros employeurs, les grandes maisons qui font déjà travailler 2 500 personnes. Elles aimeraient en recruter davantage dans des postes très variés, mais peinent à trouver des candidats. C'est le cas de Frédéric Drouhin, le président du négoce bourguignon.
"La difficulté de notre métier aujourd'hui, c'est de trouver des compétences, explique-t-il. Malheureusement, on n'a pas expliqué assez en amont auprès des jeunes qui arrivent sur le marché du travail le côté noble de tous nos métiers. On ne cherche pas que des commerciaux. On cherche également un caviste, un tractoriste, quelqu'un qui puisse entretenir une machine qui étiquette ou qui embouteille le vin."
Étrange paradoxe d'une filière emblématique de l'économie côte-d'orienne. Ses vins font rêver la planète entière mais elle risque bientôt de manquer de bras pour les produire ou les vendre.