Après plusieurs jours de crue, le niveau de la Saône et du Doubs se stabilise enfin. Les inondations ont provoqué d'importants dégâts. Sur la commune de Charnay-lès-Chalon, la digue agricole a cédé en fin de semaine, le 5 février.
En plein épisode de crues, le tronçon de Saône de l'Ognon au Doubs reste en vigilance orange 'crues-inondations', ce dimanche 7 février. La Saône et le Doubs demeurent très hauts.
La digue a cédé vendredi matin
La brèche qui s'est ouverte en plein cœur de la digue agricole fait plus d'un mètre de large. Le bouillon est encore fort, deux jours après la crue du Doubs.
Depuis la forte montée des eaux jeudi 4 février, l'ouvrage fait face à la pression. Fragilisé, il cède en partie vendredi matin.
Côté village, un champ de colza est alors rapidement submergé par les eaux. Au total, plus de 180 hectares de culture de céréales sont désormais inondés.
Joël Bon, président de l'association syndicale des digues de Charnay-lès-Chalon, témoigne : "Lorsque je suis arrivé, il y avait l'eau qui sortait par un trou de 90 cm environ. Et puis dans la matiné ce trou s'est élargi, élargi, jusqu'à ce que la digue cède, sur la moitié de sa hauteur."
Adrien Vérot, agriculteur à Charnay-lès-Chalon, fait part de son désarroi : "On ne pouvait plus rien faire, c'est ça qui nous embête. On aurait pu agir la veille, mais là c'est trop tard."
Des digues fragilisées par les animaux
A l'origine de la fragilité de la digue : les nombreuses galeries creusées sans cesse par des animaux.
Joël Bon explique qui sont les fautifs : "Un ragondin vient au départ, puis ensuite un blaireau, qui agrandit le trou et qui fragilise la digue. Il fait des galeries, et après avec la pression de l'eau quand elle rentre dedans, ça fait une brèche plus importante."
Les agriculteurs sont en colère contre ces animaux et inquiets pour leurs cultures. L'orge et le colza ne devraient pas résister à ces inondations.
Jean-Pierre Vérot, agriculteur à Charnay-lès-Chalon explique : "j'ai 30ha de terrain qui sont touchés par l'inondation. Ils étaient semés en orge et en blé, il faudra tout resemer au printemps."
Il faudra au moins trois semaines pour que toute l'eau se retire. La décrue a démarré lentement, mais la vigilance reste importante.
Charnay-les-Chalon
Le reportage de Corentin Fouchard et Lilia Khelfaoui
Intervenants :
- Joël Bon, président de l'association syndicale des digues de Charnay-lès-Chalon
- Adrien Vérot, agriculteur à Charnay-lès-Chalon
- Jean-Pierre Vérot, agriculteur à Charnay-lès-Chalon