"Le plastique n'est pas un déchet !" : nos bouteilles plastiques intéressent ce centre de tri près de Beaune

Les bouteilles plastiques seront peut-être bientôt collectées dans les commerces et non plus dans les bacs jaunes. Une idée du gouvernement qui pourrait arranger le centre de tri Plastipak près de Beaune (Côte-d'Or), mais pas forcément les collectivités.

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Les bouteilles plastiques feront-elles bientôt bande à part ? C'est une idée à laquelle réfléchit le gouvernement. Fini le bac jaune, les contenants pourraient être consignés et collectés dans les commerces. 

"Le plastique n'est pas un déchet" pour ce centre de tri

François Nicolas est directeur du site de Plastipak à Sainte-Marie-la-Blanche près de Beaune. Il a sous sa responsabilité la plus grande usine d'Europe dans sa spécialité : le plastique. "Pour nous le plastique n'est pas un déchet, c'est une matière première", explique-t-il au micro de Romain Michelot et Margot Gésiot. "Aujourd'hui, on la récupère grâce à des partenaires français. Pour que ces partenaires aient plus de matière à nous confier. Il faut qu'il y ait davantage de matières collectées notamment au travers des bacs jaunes. Dans lesquels aujourd'hui, encore une quantité significative de plastique n'est pas collectée." 

"Ça réduirait les coûts de transport, ça permettrait de ne pas aller chercher des produits hors de France. Et si on en récupérait plus que notre capacité actuelle ça nous permettrait d'ouvrir de nouveaux investissements pour augmenter les capacités de production."

François Nicolas

directeur de site à Plastipak

En France, seulement six bouteilles sur dix finissent dans le bac jaune. La consigne représente une "partie de la solution" pour François Nicolas : "La consigne peut ramener la récupération de produits qui aujourd'hui ne sont pas récupérés et sont perdus dans la nature. Cette consigne peut permettre, en complément des chaînes actuelles, de récupérer davantage de matière et donc de recycler davantage de matières plastiques."

En augmentant cette récupération, l'entreprise bénéficierait d'avantages non négligeables. "Ça réduirait les coûts de transport, ça permettrait de ne pas aller chercher des produits hors de France. Et si on en récupérait plus que notre capacité actuelle ça nous permettrait d'ouvrir de nouveaux investissements pour augmenter les capacités de production." 

Les collectivités seraient perdantes

Florian Paquet, membre de l'association des maires de France et maire de Moloy, n'est pas du même avis sur la question, il tempère : "La consigne sur les bouteilles plastiques c'est une arnaque intellectuelle. On parle de consigne quand on réutilise un emballage, c'était le cas pour les bouteilles en verre il y a très longtemps par exemple qui étaient récupérées pour être réutilisées. Sur les bouteilles plastiques ça ne sera pas une vraie consigne puisqu'elles vont être récupérées puis détruites pour être recyclées de nouveau en bouteille, donc on en peut pas parler de consigne, c'est un terme complétement faux." 

"On perd complètement la main sur la matière et donc sur les recettes qui y sont liées, mais aussi les soutiens financiers versés par les éco-organismes. C'est une double-peine pour les collectivités. C'est une arnaque pour le contribuable aussi, puisque ces pertes vont être répercutées sur la fiche d'impôt."

Florian Paquet

membre de l'association des maires de France et maire de Moloy

Les conséquences d'un tel changement seraient très néfastes pour les collectivités selon lui. "On perd complètement la main sur la matière et donc sur les recettes qui y sont liées, mais aussi les soutiens financiers versés par les éco-organismes", s'inquiète-t-il. "C'est une double-peine pour les collectivités. C'est une arnaque pour le contribuable aussi, puisque ces pertes vont être répercutées sur la fiche d'impôt."

"Les défenseurs de la consigne expliquent que cela va permettre d'augmenter la récupération des plastiques, mais en milieu rural on est déjà à plus de 80 % de collecte de bouteilles en plastique dans beaucoup de collectivités."

Au contraire d'autres pays européens, l'édile de Moloy appuie qu'en France, le choix a été fait d'investir dans les centres de tri plutôt que dans la consigne. "La mise en oeuvre de la consigne, pour les bouteilles plastiques notamment, viendrait vraiment mettre à mal tous les investissements publics réalisés depuis 20 ou 25 ans sur l'ensemble de ces équipements."

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