A Beaune (Côte-d'Or), une famille a vécu pendant plusieurs semaines avec des centaines abeilles dans son logement. Il y a encore aujourd'hui une partie de l'essaim dans le mur ainsi que des cadavres d'insectes dans une des chambres.
C’est une colocation dont personne ne rêve. Depuis cinq mois, deux locataires dans le quartier Saint-Jacques, à Beaune, partagent leur appartement avec des abeilles. L’histoire démarre peu avant le confinement, lorsque les locataires remarquent un nuage d’abeilles près du vasistas d’une des chambres du logement, situé au quatrième étage. Certaines parviennent à entrer dans la chambre, jusqu’à ce qu’un apiculteur, contacté par le locataire, ne bloque l’accès avec du ruban adhésif. Mais les péripéties ne font que commencer.
Un essaim dans le mur
Deux mois plus tard, les abeilles virevoltent toujours au-dessus du toit et finissent même pas rentrer. Elles passent en fait par une ouverture dans le toit, en grignotant le placoplatre. « Ça devenait critique » nous confie le locataire, joint par téléphone. Les pompiers n’intervenant plus sur ces opérations, il se tourne vers un apiculteur. Il doit y avoir un nid, dans le mur. Les abeilles sont attirées par cet essaim et le miel. Mais l’appartement est au 4ème étage et les apiculteurs refusent d’intervenir car « à cet endroit, l’essaim est difficilement délogeable et c’est trop dangereux ». Une seule solution possible : faire un trou dans le mur pour retirer l’essaim. Les locataires estiment ne pas être entendus par leur bailleur social, Orvitis. « On les a pourtant alertés plusieurs fois en leur expliquant qu’on ne se sentait pas en sécurité » continue le locataire. Il fait appel à la mairie, qui demande au bailleur d’intervenir rapidement.Des cadavres d'abeilles au sol
Orvitis finit par mandater une société de désinsectisation. « L’agent a fait le trou, désinsectisé à trois reprises… Mais ça n’a pas réglé le problème » explique le locataire beaunois. L’opération contribue à tuer une partie des abeilles et à enlever une partie de la ruche. « Il est reparti avec deux gros sacs poubelles ». Mais le nid et toutes les abeilles n’ont pu être retirés en totalité. « Il y en avait trop et elles étaient installées depuis longtemps ». L’agent venu désinsectiser les lieux estime que le nid est là depuis déjà deux ans. Le trou dans le mur doit être rebouché par Orvitis, qui déclare ne pas pouvoir le faire si le miel continue de couler. « Nous avons dû laisser la fenêtre de la chambre ouverte car il y a encore des émanations des produits insecticides. » Mais depuis le passage de l’agent, « nous avons une myriade d’abeilles mortes, au moins une centaine, dans la chambre ». Mais la famille locataire du logement retrouve des abeilles et même des guêpes, bien vivantes chez elle.Le bailleur social repasse il y a quelques jours pour le constater. Anne Brazilley, responsable de l’agence Orvitis à Beaune, nous explique au téléphone que « la fenêtre des locataires était toujours ouverte. Alors que l’agent de la société de désinsectisation leur a bien expliqué qu’il n’y avait plus de risque d’émanation aujourd’hui. » Les locataires justifient le vasistas ouvert par les températures élevées de ces derniers jours.
Un nid là depuis déjà deux ans ?
Inquiets pour leur santé, les locataires ont calfeutré la porte de la chambre à l’aide d’une serviette et de papier essuie-tout. « Mais ce n’est pas une solution ». La société de désinsectisation devrait revenir cette semaine pour racler le miel et retirer les cadavres des abeilles. « Je conçois que c’est un désagrément, mais nous ne pouvions pas reboucher le trou dans le mur alors qu’il y restait encore du miel » se défend Anne Brazilley.Et en ce qui concerne la potentielle présence du nid depuis deux ans, « nous n’avons jamais eu aucune plainte ni signalement d’autres locataires. Mais tant qu’on ne voit pas d’insectes, on ne peut pas savoir s’il y a un nid tout près… » conclut la responsable de l’agence à Beaune.
Les locataires avaient déjà prévu de déménager avant l'invasion d'abeilles. Ils espèrent aujourd'hui pouvoir faire leurs cartons sans elles, et retrouver un peu de tranquillité ailleurs.