Ce dimanche 22 août, l'équipage dont faisait partie Charles Milesi a remporté les 24 Heures du Mans dans la catégorie LMP2. Une belle revanche pour le pilote de Talant (Côte-d'Or), qui avait abandonné lors de sa première participation l'an dernier. Il nous raconte cette victoire exceptionnelle.
Un Côte-d’Orien sur la plus haute marche du podium. Ce dimanche 22 août, Charles Milesi a remporté les 24 Heures du Mans au volant de sa WRT #31 dans la catégorie LMP2. Une victoire qui s’est dessinée sur le fil pour celui qui a grandi à Talant et son équipage composé de Robin Frijns et Ferdinand Habsburg.
Alors que l’autre voiture de WRT, la #41, était en tête de l’épreuve à deux tours de la fin, un problème moteur est survenu, forçant l’équipage à un cruel abandon. Piloté par Robin Frijns, le véhicule a alors résisté à la pression de la JOTA numéro 28 pour l’emporter de 7 dixièmes, un souffle. Le Français âgé de 20 ans revient sur la plus belle victoire de sa jeune carrière.
Quelle émotion cela procure de gagner une course mythique comme les 24 Heures du Mans à 20 ans ?
Charles Milesi : Je ne réalise pas forcément encore. On va réaliser dans deux trois jours ce qui s’est passé dimanche. C’est sur que c’est un rêve de gagner cette course. Il n’y a pas d’autres courses dans le monde qui sont plus magnifiques. C’est un rêve devenu réalité.
Dans un sport où la Formule 1 est le graal, la course d’endurance a-t-elle toujours été ton objectif ?
La Formule 1, c’est un objectif pour n’importe quel pilote mais j’ai toujours trouvé l’endurance vraiment incroyable. Il peut tout se passer dans une course. Dimanche, à trois heures de la fin on a un problème et à un tour de la fin la voiture sœur à un problème. C’est quelque chose qu’on ne voit pas partout, qu’on ne verra jamais en Formule 1 car ce sont des courses sprint. Je trouve que c’est magnique. Le fait qu’on soit une équipe, que 80 personnes travaillent pour un équipage, qu’on forme une famille, c’est quelque chose qu’on ne peut pas retrouver en monoplace.
Qu’est-ce que tu ressens quand dans le dernier tour lorsque tu vois la voiture en tête qui s’arrête ?
J’étais en train de me préparer pour mettre ma combinaison pour aller sur le podium. On était toujours deuxième à ce moment-là. Je reviens dans le stand, on était à un tour et demi de la fin. On se battait pour la deuxième position car les troisièmes revenaient très fort. Et là, je vois une voiture qui ressemblait beaucoup à la nôtre s’arrêter. J’ai cru que c’était notre voiture et je me suis dit 'ça y est c’est bon on ne sera même pas sur le podium'. Puis, un mécano me dit que c’est l’autre voiture. À ce moment-là, on essaye de rester calme car derrière il y a une voiture qui revient fort. On savait que ça allait être serré jusqu’au bout. Et on le voit, à l’arrivée on gagne de 7 dixième, sur une course de 24 heures, c’est quand même fou !
Gagner un tel trophée dès ses 20 ans ne risque-t-il pas de te priver d’autres ambitions ?
Cette course là va m’aider pour la suite de ma carrière. Dans 2 ans, beaucoup de constructeurs reviendront en endurance. Avoir cette victoire dans mes bagages va être un gros plus. Pour moi, mon objectif restera toujours de gagner cette course et peut-être de la gagner au général.
Quand tu regardes en arrière et que tu te rappelles ton début de carrière sur les karting de Côte-d'Or, arrives-tu à réaliser ?
Pas vraiment. On ne se rend pas forcément toujours compte du chemin fait. Le karting n’est pour moi une époque pas si lointaine. C’est encore hier. Se dire qu’aujourd’hui on gagne les 24 Heures du Mans, c’est vraiment incroyable.
Quand on remporte les 24 Heures du Mans dans cette catégorie, quel regard porte-t-on sur l'épreuve reine, celle du général ?
Notre catégorie cette année, on avait un plateau très homogène. Il y avait des anciens pilotes de Formule 1, des anciens pilotes officiels de constructeurs en endurance. Il y avait vraiment un niveau qui n’a jamais été aussi élevé dans cette catégorie depuis qu’elle existe. Pour moi et pour l’équipe, c’est une victoire au général. Cette année, on était la catégorie qu’il fallait regarder, où il fallait être, où il fallait gagner. On ne peut qu’être fiers de ce qu’on a fait. Pour moi c’est la plus belle victoire de cette édition.