"C'est une année très compliquée" : les vignerons bourguignons s'attendent à une récolte en baisse

En Bourgogne, les vendanges devraient débuter entre le 10 et le 20 septembre 2024. Mais les viticulteurs savent déjà que les aléas climatiques auront un impact sur leurs rendements.

"Ce n'est pas catastrophique mais quand même une année très difficile. La vigne a souffert. Elle est moins jolie que d'habitude en raison de l'humidité et de la pression des maladies", regrette Vincent Nectoux, président du Cru Saint-Véran (Saône-et-Loire).

Le mildiou s'est installé un peu partout dans le vignoble bourguignon, avec des degrés d'intensité variable d'une parcelle à une autre. Ce viticulteur du Mâconnais a encore du mal à estimer la perte de vendange à venir : "peut-être 10%".

C'est très difficile de pouvoir lutter contre le champignon.

Olivier Giroux, viticulteur dans le Mâconnais

À quelques kilomètres, toujours en Saône-et-Loire, Olivier Giroux ne peut que constater les dégâts sur son domaine : feuilles tachées, grappes séchées, grains noircis et sous-développés.

"Quand depuis le 15 octobre on est sur une pluviométrie à 1040 millimètres alors que la moyenne ici sur le Mâconnais est plutôt de 840, en bio, c'est très difficile de pouvoir lutter contre le champignon. Car, dans tous les bas-fonds, on a de l’humidité même quand il ne pleut pas", explique ce viticulteur qui est également le président des Crus Pouilly-Vinzelles et Pouilly-Loché au micro de France 3 Bourgogne.

Coulure de fleurs, mildiou et traitements accrus

Pour lutter contre le mildiou, les viticulteurs ont dû multiplier les traitements. Qu'ils utilisent des produits bio ou conventionnels, leur travail était régulièrement lessivé par les cumuls de précipitations.

J'ai dû traiter une quinzaine de fois, autant de fois, ça ne m'était jamais arrivé.

Pierre-Emmanuel Gelin, viticulteur à Fixin en Côte-d'Or

"Je suis en bio et c'est encore plus vrai. Car pour contenir le mildiou, on doit traiter préventivement dès 20 mm de pluie. J'ai dû traiter une quinzaine de fois, autant de fois, ça ne m'était jamais arrivé", se souvient Pierre-Emmanuel Gelin.

Ce viticulteur, basé à Fixin sur la côte de Nuits (Côte-d'Or), sait aussi que le rendement s'est joué en juin au moment de l'inflorescence en juin dernier.

"La fleur a coulé, on en a perdu la moitié parce que nous avons eu deux matinées à 6°C. Ça suffit, c'est très sensible",  détaille-t-il avant de reconnaître qu'il n'a pas à "se plaindre après beaux millésimes notamment en 2023 où le rendement a été maximal". Pierre-Emmanuel Gelin prévoit de vendanger aux alentours du 15 septembre prochain.

Certains viticulteurs ont aussi connu le gel et la grêle

En plus de la pluie, à Chablis, dans l'Yonne, le vignoble a essuyé un épisode de gel début avril 2024 et un fort orage de grêle le mois suivant. "Cela a touché 1300 à 1400 hectares sur l'appellation et maintenant c'est le mildiou qui nous embête tout autant. C'est sûr la vendange sera en demi-teinte", soupire Adrien Michaut, vigneron et président du syndicat de l'appellation Chablis.

Les semaines qui arrivent semblent propices à un bon millésime.

Adrien Michaut, viticulteur dans le Chablisien

Cette triple peine va avoir une incidence sur les rendements mais qu'en est-il de la qualité ? Tout va se jouer dans les prochaines semaines alors que la récolte devrait débuter aux alentours du 20 septembre dans le secteur de Chablis.

"Les semaines qui arrivent semblent propices à un bon millésime puisqu'on nous annonce une météo ensoleillée et des températures raisonnables entre 25 et 27°C", espère Adrien Michaut.

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