Avec une hausse de prix de 17% en moyenne sur un an, la pomme de terre n'est pas épargnée par l'inflation. Conséquence, le coût du kilo atteint des sommets records. Illustration en Côte-d'Or.
Carburants, électricité... et pommes de terre. En l'espace de quelques mois, le féculent a vu son prix exploser. "En ce moment, elles vont à 1,50 ou 1,80 euro le kilo pour les catégories conventionnelles", détaille Anne-Laure Galimard, de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or. "En agriculture biologique, on monte même jusqu'à trois euros, ou 3,50."
Voire plus, parfois. Sur les étals de ce marché de Dijon, les étiquettes affichent pour certaines quatre euros le kilo. "Ça a été multiplié par quatre", grommèle ce client. "Ça fait beaucoup." "Avant, on avait le filet à 99 centimes, ça faisait l'affaire pour la semaine", indique une autre acheteuse. "Maintenant, au lieu d'en acheter cinq par mois, on va en acheter deux."
"On n'en achète presque plus du tout. On se réfugie dans les pommes de terre congelées, c'est beaucoup moins cher."
Un acheteur de pommes de terre
"Il faut qu'on répercute la hausse des charges"
Alors, à quoi est due cette augmentation ? "On était déjà assez court avec les stocks de l'année dernière. Le marché est très tendu", explique Charles Virely, agriculteur à Époisses (Côte-d'Or). Résultat, une fois les réserves descendues, les prix ont automatiquement augmenté.
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Autre raison : l'inflation, qui a notamment entraîné une importante hausse du coût de l'énergie. La conservation des pommes de terre s'est donc avérée largement plus onéreuse pour les producteurs. "En plus de l'électricité, il y a aussi la main-d'œuvre à payer. Quelque part, il faut qu'on répercute la hausse des charges."
Vers une amélioration ?
Bonne nouvelle toutefois : la vague a vraisemblablement atteint son pic. "L'industrie a été très demandeuse en mai-juin, or, sans stock, elle n'a pas pu s'approvisionner", souligne Anne-Laure Galimard. "Mais les récoltes françaises vont commencer d'ici peu, donc les prix vont pouvoir se tasser et redescendre petit à petit vers les normes."
Sans pour autant revenir aux niveaux de l'an dernier. Car à l'inflation s'ajoutent les conséquences du dérèglement climatique. Beaucoup de pommes de terre ont souffert du manque d'eau au début de l'été. "Cela a limité la tubérisation", détaille Charles Virely. "Donc on a un nombre moins important de tubercules que les autres années. Même si elles vont avoir une certaine taille, on aura un rendement moins important."