Malgré des moissons correctes, certains agriculteurs "vont finir l'année dans le négatif" en Bourgogne

Sur l'ensemble de la Bourgogne, la moisson touche à sa fin. Si les rendements semblent corrects ou légèrement inférieurs à la normale selon les territoires, les agriculteurs s'inquiètent des fluctuations du prix de vente pour leur production.

"Un agriculteur, il n'est jamais content", s'amuse Edouard du Marais, céréalier à Devrouze, en Saône-et-Loire, quand on lui demande son bilan sur ses moissons. Dans les quatre départements bourguignons, celles-ci approchent de la fin. Une année "moyenne" dans l'ensemble du territoire, selon les différents acteurs interrogés. Edouard du Marais, lui, s'estime dans ses valeurs habituelles pour sa production de blé, avec environ 7 tonnes à l'hectare sur près de 130 hectares de cultures. 

Dans l'Yonne, le bilan est là aussi "dans la moyenne". "Pour l'orge d'hiver, on est à 75 quintaux par hectare", détaille Arnaud Delestre, le président de la chambre d'agriculture de l'Yonne. Le blé est quand à lui à 70 quintaux par hectare en moyenne.

D'autres cultures ont en revanche davantage souffert de la chaleur et de la sécheresse, comme le colza, avec 30 à 32 quintaux par hectare, pour environ 35 sur une année classique. Dans la Nièvre, les orges de printemps sont environ à -15% par rapport à une année normale.

La qualité de la récolte pas toujours satisfaisante

Les récoltes sont également inégales selon les territoires. "En Côte-d'Or, c'est très bon dans le sud du département, à la fois en terme de qualité et de quantité. On est sur des rendements de huit à neuf tonnes par hectare pour le blé", estime quant à lui Clément Babouillard, représentant de la FDSEA 21 pour le secteur de Baigneux-les-Juifs. "Dans le nord, les cultures ont davantage souffert de la sécheresse."

Certains exploitants déplorent une baisse de la qualité de récolte, notamment en raison de conditions météorologiques défavorables."J'ai fait une bonne récolte au niveau des rendements. On m'a cependant déclassé 10 hectares sur les 118 que je possède. Ils ne pourront donc pas passer en meunerie", précise quant à lui Jérémie Gravallon, vice-président des jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire. 

"Une grande partie de notre récolte n'a pas le calibrage suffisant pour les brasseurs."

Sébastien Neveux,

céréalier dans l'Yonne

"Pour l'orge, une grande partie de notre récolte n'a pas le calibrage suffisant pour les brasseurs dans notre secteur", regrette Sébastien Neveux, agriculteur céréalier dans le Tonnerrois, dans l'Yonne, et membre du bureau de la FDSEA départementale. "Dans le nord du département, il y a de manière générale un meilleur calibrage et un meilleur rendement."

Des inquiétudes face à l'augmentation des coûts et à la baisse des prix de vente

Les agriculteurs s'inquiètent cependant d'une autre variable : celle du prix de vente de leurs produits. "On était habituellement autour de 200/220 € la tonne de blé, mais on est montés jusqu'à 400 avant de redescendre", détaille Edouard du Marais. "Sauf que dans le même temps, on a eu une augmentation de nos coûts, notamment sur les engrais, mais aussi en raison de l'inflation.

La peur d'un "effet ciseaux", avec des coûts de production qui deviendraient supérieurs au prix de vente, que signalent également les agriculteurs nivernais.

"Les charges ont très fortement augmenté, mais le marché des céréales a été divisé par deux en un an", explique également Arnaud Delestre. "On s'inquiète d'un effet ciseaux, certains agriculteurs vont finir l'année à zéro, voire dans le négatif", complète aussi Sébastien Neveux. 

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