Depuis début septembre, les prix des carburants dans les stations Total ont largement baissé... au point de parfois entraîner des ruptures de stock en série. On vous détaille ce phénomène.
Vous l'avez peut-être constaté si vous avez fait le plein ces derniers jours. De longues files de voitures aux stations essence, un temps d'attente important, et, parfois, plus rien dans les cuves.
Alors, d'où vient ce phénomène ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Est-ce un moyen pour l'État de "s'en mettre plein les poches", comme le prétendent certains internautes ? Et, finalement, les médias n'ont-ils pas une part de responsabilité dans ce genre d'événements ? On répond à quelques-unes de vos interrogations.
Pourquoi y a-t-il des ruptures de stock et vont-elles durer ?
En France, Total comptabilise environ 3 500 stations. Mais seules "certaines" sont touchées par des pics de consommation, d'après l'entreprise. Une ruée qui s'explique notamment par la double remise pratiquée dans les stations Total. La première, effectuée par l'État, est passée de 18 à 30 centimes au 1er septembre. À cela s'ajoute une ristourne de 20 centimes de la part de l'entreprise. Le litre de carburant revient donc 50 centimes moins cher aux usagers dans ces stations-service.
Par un effet de dominos, certaines stations-services étant à sec, les conducteurs se reportent vers d'autres enseignes. Et c'est reparti pour des files d'attente.
D'autre part, les camions n'ont pas le droit de circuler le week-end en France. Conséquence, le réapprovisionnement n'a pu être réalisé qu'en début de semaine. Normalement, la situation devrait être réglée d'ici la fin de la semaine, lorsque toutes les stations auront été livrées.
Est-ce un moyen pour l'État de gagner de l'argent ?
C'est une affirmation qui revient beaucoup chez les internautes. Et pour cause, si le prix des carburants augmente, l'État va forcément gagner de l'argent puisque l'une des taxes sur ces produits, la TVA, est proportionnelle.
Lorsque le prix du carburant dépasse deux euros le litre, l'État gagne sept centimes de plus par litre. Pour autant, ces recettes ne servent pas à un enrichissement immédiat puisqu'elles sont redistribuées pour aider les automobilistes. Notamment grâce aux différentes remises à la pompe mises en place depuis mai dernier.
Les médias ont-ils une responsabilité en cas de pénurie ?
La responsabilité des médias est avant tout d'être précis sur les termes employés. Est-ce réellement pertinent d'évoquer des pénuries lorsqu'une majorité de stations-service Total est toujours en mesure de fournir du carburant aux usagers ? Ne s'agit-il pas plutôt, simplement, d'un pic de consommation ? La responsabilité des médias est aussi, et avant tout, de transmettre au public les informations qui lui sont utiles. Ce qui est le cas quand des remises supplémentaires à la pompe sont mises en place. Ou lorsqu'un conducteur risque de trouver des stations fermées près de chez lui.
Pour rappel, la ristourne de Total doit baisser à 10 centimes par litre le 1er décembre, avant d'être supprimée le 31 décembre. Celle de l'État doit elle aussi se terminer à la même date, mais baissera à 10 centimes dès le 1er novembre.