L'hôpital de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) voit se multiplier les arrêts de travail liés à une contamination au Covid-19. Les patients continuent d'affluer alors que les centres de dépistage connaissent une forte hausse de leur fréquentation.
Malgré la température négative, ils sont nombreux à patienter devant le laboratoire d'analyses médicales de Châtillon-sur-Seine vendredi 12 février pour faire un dépistage du Covid-19. "Au début, ça ne nous concernait pas, c'était les autres. Mais là, il y en a beaucoup. Mes deux voisins l'ont eu", confie un homme qui patiente avec sa femme dans le froid.
L'alerte a d'abord été lancée dans l'Ehpad La Douix. Depuis le début du mois de janvier, onze résidents sont décédés des suites du Covid-19. Les trois quarts des 120 résidents ont été testés positifs. La tendance est désormais à l'accalmie, aucun pensionnaire n'a été testé positif depuis le 3 février laissant suggérer "un prochain retour à la normale", a précisé le service communication du centre hospitalier de la Haute Côte-d'Or (CH-HCO), dont dépend la maison de retraite.
Mais c'est désormais l'hôpital tout proche qui est désormais touché. 49 soignants sont en arrêt de travail pour cause de Covid. En conséquence, le nombre de lits a dû être divisé par deux jeudi avec la fermeture de l'unité de médecine générale. Tous les lits sont désormais réservés aux malades du coronavirus. "Nous avons rappelé tous nos retraités, qu'ils soient infirmiers, aide-soignants ou médecins", précise Agnès Villegas, adjointe à la direction des soins à l'hôpital de Châtillon-sur-Seine.
"Tout le monde est suspect maintenant"
"C'est déjà difficile de travailler quand il y a une surcharge de travail. C'est encore plus difficile quand on est obligé de porter un masque FFP2, quand on est obligé de mettre une surblouse et de se protéger pour tout patient qui rentre. Parce que finalement, tout le monde est suspect maintenant", indique Jean-Pierre Rifler, chef du service des urgences de Châtillon.
Ma crainte est qu'on soit obligé de fermer les urgences parce qu'il n'y aura plus de personnels pour travailler.
Un hôpital au bord de la crise de nerfs, et un maire agacé par la solitude dans laquelle sa commune est laissée. "J'espère que le ministre de la Santé mobilisera les moyens nécessaires pour faire en sorte que ces hôpitaux ruraux, dont on découvre d'un seul coup l'utilité, ne soient pas abandonnés. Et qu'on nous trouve du personnel si jamais l'épidémie venait à s'étendre au niveau du centre hospitalier", précise Hubert Brigand, le maire divers droite de la commune.
Vendredi soir, 25 des 27 lits Covid étaient occupés à l'hôpital de Châtillon-sur-Seine.