Les élèves de 4ème du collège Henri Morat, à Recey-sur-Ource dans le Châtillonnais, ont réalisé une chanson sur la citoyenneté en France et en Allemagne pendant la crise sanitaire. Cette création leur a valu le premier prix du concours Eustory France 2021.
"Le confinement a ébranlé loisirs et libertés", mais pas la détermination de la classe de 4ème du collège Henri Morat. Après une première participation (et victoire) au concours franco-allemand Eustory en 2017, l'établissement châtillonnais a réitéré l'exploit cette année, en arrivant premier ex-aequo avec le collège René Cassin de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Le sujet : "Europe en mouvement : droits et libertés du citoyen".
Travailler en dehors du cadre du collège m'a permis d'en apprendre plus sur l'Allemagne et la musique.
Paul Dulion et Mathilde July font partie des 25 élèves qui ont conçu la chanson "Europaslam". Celle-ci évoque les droits et libertés des citoyens français et allemands pendant la crise sanitaire.
Pour le jeune homme, cette collaboration s'est avérée très enrichissante. "Ça change de travailler comme ça, on n'avait pas l'impression d'être au collège", explique-t-il, tandis que sa camarade ajoute : "On n'avait pas le temps de faire quelque chose de complexe comme un film par exemple, alors on a choisi cette forme. C'était génial d'enregistrer une chanson."
La création a été entièrement contrôlée par les élèves. Les paroles ont été écrites à partir de textes envoyés par leurs correspondants allemands de Dresde et Alzey, successivement traduits et arrangés de façon à rimer. Ils ont également été épaulés par deux ingénieurs du son. Bruno Pignalet est intervenu dans le choix des instruments et la composition musicale, et Eddie Moreau leur a fourni le studio dans lequel ils ont enregistré leur production.
Même s'ils n'étaient pas tous motivés au début, les élèves ont finalement beaucoup aimé cet exercice.
Pour Charlotte Limonier et Johann Gressé, professeurs d'allemand et d'histoire-géographie, l'organisation de ce projet a représenté une charge de travail importante. Si les élèves y ont consacré quatre heures par semaine sur leur temps de cours, accompagnées de devoirs à la maison, les deux encadrants ont dû effectuer plusieurs visioconférences et se rencontrer sur leur temps personnel pour veiller au bon déroulement de cette entreprise. "Nous sommes parfois restés jusqu'à 22 heures au collège", explique Charlotte Limonier.
Des récompenses pour les gagnants
L'investissement des encadrants a payé : 750 euros ont été offerts aux collèges vainqueurs, ainsi que la possibilité pour les participants de s'inscrire à des "history camps", sortes de colonies de vacances axées sur l'histoire commune des pays européens, dès leurs 16 ans. La somme gagnée servira à organiser une sortie pour la classe de 4ème, lorsque la situation sanitaire le permettra. Mais pour la jeune femme, "la plus belle récompense, c'est que les élèves soient fiers de leur travail".
Ce succès a réjoui l'ensemble du collège, qui a fait du refrain de la chanson sa sonnerie pendant une semaine. Pourtant, les enseignants ne sont pas certains de tenter à nouveau l'expérience l'an prochain. "Si ça a si bien marché cette fois-ci, c'est parce que les élèves étaient investis. Ils aiment travailler différemment, et en général, les projets qui fonctionnent sont ceux qu'ils guident eux-mêmes", avance la professeure d'allemand. Et de conclure en plaisantant : "On attendra de voir si le sujet suivant nous intéresse avant de nous engager, car il faut aussi qu'on dorme !"
EUSTORY France : de quoi s'agit-il ?
Organisé par la Fédération des Maisons franco-allemande et l'Office franco-allemand pour la jeunesse, EUSTORY France est un concours qui a pour objectif d'éduquer les élèves qui y participent à l'histoire commune des deux pays.
Créé en 2014, ce concours a exploré plusieurs thématiques autour de la relation franco-allemande, via les travaux de près de 2500 élèves français et allemands.
Il est ouvert aux participants de la 4ème jusqu'au baccalauréat.