C'est un métier encore peu connu. Les graphopédagogues ne sont pas nombreux en France, à peine une quarantaine. A Chenôve, en Côte-d'Or, une enseignante s'est formée à ce métier qui consiste à rééduquer l’écriture des enfants ou des ados... et parfois même des adultes !
"Pose ton bras, il faut qu'il reste bien à plat et que tu emmènes ton crayon". Julie Patriat suit attentivement le positionnement de son élève pour corriger ses défauts et l'aider à améliorer son écriture.
Julie est graphopédagogue : " Ça consiste à retravailler la tenue du crayon, la posture, ainsi que l'enchaînement et la formation des lettres, lorsque l'écriture est par exemple illisible ou lorsque les enfants ont des douleurs lorsqu'ils écrivent, ou encore lorsqu'ils sont trop lents. La plupart des enfants qui viennent, n'aiment pas écrire," explique-t-elle.
Tout ce qui gravite autour de l'écriture fait partie de la rééducation. Au cours des séances, les élèves travaillent aussi la mémoire, la concentration. Ils peuvent aussi revoir la lecture et les règles orthographiques.
Des progrès rapides
Les premières séances sont axées sur les bases de l'écriture. Pas de lettres à former mais des exercices qui permettent de s'entraîner sur le positionnement de la main et des doigts sur le crayon pour le diriger correctement sans crispation et sans fatigue. " Il faut trouver le confort qui va de pair avec le plaisir d'écrire ".Il faut en général 5 à 7 séances toutes les 3 semaines, avec des petits exercices à faire chaque soir, mais il est difficile de dire à l'avance combien de séances seront nécessaires. " Il faut faire les exercices. C'est important, sinon les progrès sont plus lents ", précise Julie Patriat. " Tout dépend aussi de la motivation des élèves ".
Plus de lisibilité, et plus de rapidité
L'objectif est que les élèves arrivent à être suffisament à l'aise avec l'écriture pour les libérer du stress, et leur permettre ainsi d'être plus détendus et plus attentifs et ouverts à ce qu'ils font en classe.La graphopédagogie va corriger les mauvaises habitudes installées avec pour résultat une écriture automatisée et une amélioration des résultats scolaires.
" La graphopédagogie s'adresse aussi aux étudiants qui doivent passer des concours et qui ont problème, parce qu'ils n'auront pas le temps suffisant à cause de leur lenteur à écrire, ou parce que les correcteurs n'arriveront pas à les lire ", dit Julie Patriat.
" Ça s'adresse aussi aux adultes qui ont eu un accident de la vie ou un AVC, et qui doivent réapprendre à écrire ".
Reportage à Chenôve (21) : R. Augier - P. Jouannin