Ce dimanche 17 septembre, la saison de la chasse ouvre à tous les pratiquants de Bourgogne-Franche-Comté. Une partie des départements de la région a déjà pu débuter il y a une semaine. À cette occasion, nous avons vérifié trois a priori autour de cette pratique.
Pratique délaissée par les jeunes, à consonnance masculine, loisir coûteux : lorsque nous pensons à la chasse, de nombreuses idées (reçues ?) nous viennent en tête. Ce dimanche 17 septembre, les derniers pratiquants de la région pourront commencer à chasser. Nous sommes allés vérifier trois clichés sur ce loisir pratiqué par environ 70 000 personnes en Bourgogne-Franche-Comté.
La chasse est un loisir de cadres
C'est faux. La chasse serait un sport seulement pratiqué par des cadres citadins. Cet argument a été développé par Julien Bayou, député EELV et ex-secrétaire général du parti. Ce n'est pas le cas dans notre région. "Personnellement, la majorité de nos adhérents sont des employés ou des ouvriers", nous explique Pierre Feuvrier, directeur à la fédération départementale de la chasse du Doubs.
Sur les coûts, Pascal Secula, président de la section régionale et de celle de Côte d'Or, explique qu'ils sont très variables. "L'inscription à une société de chasse peut coûter entre 250 et 300 euros. Derrière, il faut aussi louer l'endroit où nous allons pratiquer. Certains territoires communaux louent symboliquement le terrain. D'autres vont fortement augmenter les prix. Là, le coût de la chasse peut aller jusqu'à 2 000 euros."
Peu de jeunes sont des chasseurs
C'est relativement vrai. Dans l'imaginaire collectif, un chasseur serait une personne plutôt âgée. Les sketchs du Palmashow ou des Inconnus n'ont rien fait pour éteindre ce cliché. La réalité, non plus. Une étude des Chasseurs de France estime que seulement 15 % de leurs membres ont entre seize et trente-quatre ans.
En Bourgogne-Franche-Comté, la moyenne d'âge est d'environ 53 ans. Mais de plus en plus de jeunes de la région s'y mettent. "En Côte-d'Or, nous sommes passés de 200 à 400 candidatures en dix ans. Cependant, beaucoup ne prennent pas tout de suite un permis dans nos fédérations."
Plusieurs raisons peuvent justifier ces volte-face : la mobilité, des priorités qui diffèrent, un coût qui peut être trop compliqué à assumer... Pascal Secula l'assure : "ils reviennent vers la chasse une fois qu'ils ont une situation stable."
La chasse est un sport masculin
C'est vrai, ou en tout cas pour l'instant. Sur toutes les fédérations interrogées, un chiffre ressort : 3 %. C'est la part de femmes chasseurs en Bourgogne Franche-Comté. Un pourcentage égal à celui ressorti dans l'étude nationale.
"C'est bien trop peu", estime Mathieu Danvy, le directeur de la communication de la section départementale de la chasse en Nièvre. Cependant, entre 15 et 20% des nouvelles candidatures au permis de chasse sont des femmes.
On voit également de plus en plus d'influenceuses sur les réseaux sociaux comme Johanna Clermont. Elle est suivie par 175 000 personnes.
Mais pour nos interlocuteurs, ce ne sont pas ces comptes qui poussent les femmes à se lancer dans la chasse. Ce sont "les valeurs familiales", "l'ambiance conviviale" ou "le manque de nature" qui séduisent ces nouvelles chasseresses. Assez pour stopper les stéréotypes autour de ce loisir ? À vous de juger.