La députée de Côte-d'Or Fadila Khattabi et sa collègue du Val-d'Oise Naïma Moutchou ont été visées par des insultes et injures racistes, envoyées par mail. Elles y sont notamment comparées à un singe.
Un singe, un bonnet d'âne, une déjection, une horloge réglée à 10h10, des menottes, un nœud coulant, des sacs poubelle et un doigt d'honneur. Voilà les images adressées à la députée (Horizons) du Val-d'Oise Naïma Moutchou, accompagnées de son portrait et de celui de Fadila Khattabi, élue (Renaissance) de la troisième circonscription de Côte-d'Or.
Les deux parlementaires ont relayé sur leurs réseaux sociaux, ce lundi 26 juin, ces insultes et menaces qui leur ont été envoyées par mail. "En plus d'être haineuses et racistes, ces personnes sont aussi lâches car elles s'expriment souvent sous couvert de l'anonymat", a écrit la présidente côte-d'orienne de la commission des affaires sociales sur son compte Twitter.
La France n'est pas un pays raciste mais il y a des brebis galeuses.
Fadila Khattabi, députée de Côte-d'Orvia son compte Twitter
"Ce torrent de haine, d'injures et de menaces reçus par mail est d'une violence inouïe", précise son homologue. "Ces attaques sont un crachat au visage de tous les Français que je représente avec dignité et fierté, qu’elles soient issues de l’immigration ou non."
Contactée par la rédaction de France 3 Bourgogne, Fadila Khattabi regrette que "la haine en ligne sous couvert de l'anonymat soit désormais chose courante". "Pour autant, il ne faut pas nous résigner devant cet état de fait, il en va de la cohésion nationale", ajoute-t-elle tout en réaffirmant que "la haine, le racisme n'ont pas de place dans notre République qui est une et indivisible". La députée bourguignonne conclue qu'"il nous faut les combattre en commençant par déposer plainte".
Nombreuses réactions de soutien dans la classe politique
De nombreux représentants politiques de tous bords ont rapidement condamné les propos haineux. "Liberté, Égalité, Fraternité", notre devise ne doit jamais être piétinée. La haine et le racisme ne peuvent rester impunis !", a fustigé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
Même réaction chez certains ministres et membres du camp présidentiel. Celui chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester, a fait part de son "profond dégoût devant ces insultes racistes qui n'ont pas leur place dans notre démocratie". Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes, a quant à elle dénoncé des "ignobles attaques". "Ces attaques, venues bien évidemment de l'extrême-droite, sont ignobles", abonde Louis Margueritte, député de Saône-et-Loire.
Le président des Républicains Éric Ciotti a de son côté appelé à sanctionner "avec fermeté" les "auteurs de ce cyber-harcèlement". "Ce racisme décomplexé n'a pas sa place dans le débat public", a-t-il ajouté.
Pour rappel, Fadila Khattabi avait déjà été ciblée par des insultes et menaces racistes. Une lettre promettant une "ratonnade" et accompagnée de poudre blanche avait été déposée à sa permanence. La députée dénonçait une intimidation "infâme" en plein débat sur la réforme des retraites et avait porté plainte.