Des manifestants ont déployé des banderoles ce mercredi matin devant la permanence de Fadila Khattabi. La député de la 3e circonscription de Côte-d'Or préside aujourd'hui la commission mixte paritaire, dans la dernière ligne droite avant l'adoption du projet de réforme des retraites.
ARTICLE MIS À JOUR LE 17 MARS : Avec réponse des syndicats à Benoît Bordat.
"Khattabi mouton de Macron" : voici ce qu'on peut lire sur une banderole déployée devant la permanence de Fadila Khattabi, boulevard Jean-Jaurès à Dijon. Ce mercredi 15 mars, avant la manifestation dijonnaise prévue à 14 heures, une vingtaine de militants syndicalistes se sont réunis en intersyndicale devant la permanence de la députée de la troisième circonscription de Côte-d'Or pour afficher leur désaccord avec le projet de réforme des retraites.
"On est venu lui apporter des chaises, à défaut de sièges"
Surtout, les manifestants sont venus déposer des chaises devant l'entrée de la permanence. Un geste symbolique en référence à une rencontre, la semaine dernière, qui n'a pas plu aux syndicalistes : "On avait demandé à être reçus en intersyndicale la semaine dernière, et Fadila Khattabi a refusé de prendre toute la délégation complète, sous prétexte qu'elle n'avait pas assez de chaises dans sa permanence", relate Frédéric Pissot, secrétaire général de l'union CGT de Côte-d'Or. "On sait pertinemment que c'est faux, donc aujourd'hui, notre action est une réponse à ce mépris."
Laure Nicolaï, secrétaire générale de la CFDT Bourgogne-Franche-Comté, complète : "Donc on est venu lui apporter des chaises, à défaut de sièges. Car on espère qu'elle ne sera pas réélue, vu le comportement qu'elle a avec des citoyens qui veulent lui parler de retraites."
Selon la syndicalistes, le refus de Fadila Khattabi de recevoir toutes les organisations syndicales la semaine dernière est un "déni de démocratie".
D'autres manifestations devant des permanences parlementaires
Ce mercredi, d'autres rassemblements étaient prévus devant les permanences des députés de la majorité de Côte-d'Or, en l'occurrence Didier Martin et Benoît Bordat. Mais aucun d'entre eux, comme Fadila Khattabi, n'était présent : ils sont tous les trois à Paris ce mercredi.
Les syndicalistes rassemblés devant la permanence de Benoît Bordat, interrogés par le Bien Public, reprochent au député côte-d'orien de ne pas avoir répondu à leurs sollicitations. En réponse, Benoît Bordat réagit au micro de France 3 Bourgogne : "Ma porte a toujours été ouverte, je fais partie des rares députés à avoir reçu l'ensemble des syndicats dès septembre." Il nie avoir refusé le moindre rendez-vous et dit n'avoir aucune trace de ces prétendues sollicitations qui n'auraient pas trouvé suite.
"Je suis ouvert à toute discussion", assure le député de la 2e circonscription de Côte-d'Or.
"Je fais d'ailleurs partie des députés qui avaient émis des réserves sur la réforme, qui avaient travaillé sur un certain nombre d'amendements."
Benoît Bordat
"J'aurais aimé, d'ailleurs, que les syndicats nous accompagnent. Donc je trouve que dire qu'on n'a pas accepté le dialogue au niveau local, c'est juste un mensonge", conclut Benoît Bordat.
Les syndicats contestent
La version du député de Côte-d'Or est contestée par l'intersyndicale. Dans un communiqué de presse, celle-ci affirme que Benoît Bordat n'a pas donné suite à ses sollicitations. "Sa collaboratrice parlementaire ayant accusé réception le 16 février : "J’accuse réception de votre courriel du 14 février dernier, relatif à l’examen du projet de loi portant sur la réforme des retraites. Je transmets votre courrier à M. le Député, qui ne manquera pas de vous apporter des éléments de réponse dans les meilleurs délais." Questionné par la presse sur son absence de réponse, Benoît Bordat déclare que les organisation syndicales mentent et qu'il n'a jamais rien reçu : sans commentaires !"
L'intersyndicale affirme aussi que parmi les autres députés sollicités, Didier Paris n'a ni répondu ni accusé réception du message. Hubert Brigand, lui, a répondu et rencontré l'intersyndicale le 25 février.
"On a clairement de l'espoir"
Dans l'Yonne, demain (jeudi 16 mars), la CGT appelle à manifester à Avallon devant la permanence du député André Villiers à 11 heures.
De son côté, Laure Nicolaï, de la CFDT Bourggogne-Franche-Comté, assure toujours croire à l'abandon du projet de réforme. "On a clairement de l'espoir, on espère que la mobilisation sera nourrie." Un nouvel appel à manifester, le huitième depuis le début de l'année, est lancé pour ce 15 mars. La dernière mobilisation le 10 mars avait réuni 10 000 personnes à Dijon, 1 000 à Auxerre selon l'Yonne républicaine, 1 200 à Nevers selon le Journal du Centre et 2 500 à Chalon-sur-Saône selon le Journal de Saône-et-Loire.
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